Aram Khatchatourian (ou Khatchaturian) est né le 6 juin 1903 à Tbilisi (actuelle Géorgie) dans une famille modeste. Son père, artisan, avait quitté l’Arménie quelques années auparavant. Dans sa jeunesse, Aram Khatchatourian prend goût à la musique en écoutant les berceuses de sa mère ou les musiciens errants. Entre 1912 et 1921, il étudie le piano dans un pensionnat.
En 1921, grâce à son frère, metteur en scène du second théâtre d’art de Moscou, on repère chez Aram, pourtant peu éduqué musicalement, de très bonnes prédispositions pour la musique. Il est alors admis au réputé institut Gnessine. Il y apprend le violoncelle auprès de Sergey Bychkov d’abord puis d’Andrey Borysyak. En 1925, il suit les cours de composition de Mikhail Gnessine.
À partir de 1929 et jusqu’en 1934, il est au conservatoire de Moscou : Nikolai Myaskovsky et Sergei Vasilenko lui enseignent respectivement la composition et l’orchestration, avec succès puisqu’en 1932, il a déjà composé un trio pour clarinette, violon et piano qui a retenu l’attention de Sergueï Sergueïevitch Prokofiev lui-même. De plus, sa pièce de concours, par ailleurs sa première symphonie (dédiée au quinzième anniversaire de la république soviétique d’Arménie), est un succès. Pour couronner le tout, il épouse Nina Makarova, une de ses condisciples. Khatchatourian est à la fois compositeur (il excelle entre autres dans l’écriture de musiques de scène) et pédagogue (il enseigne à partir de 1951 à l’institut Gnessine et au conservatoire de Moscou).
En 1943, Khatchatourian, camarade enthousiaste, adhère au Parti communiste de l’Union Soviétique. On retrouve ces idées dans son œuvre et notamment dans sa deuxième Symphonie (1943 ; écouter le début du 3e mouvement) et dans Gayaneh, ballet en 4 actes dont l’intrigue se situe dans une ferme collective (1942 ; écouter la Danse du Sabre). Cependant, cela n’empêche pas Andreï Jdanov de le classifier dans les compositeurs formalistes et antipopulaires : Khatchatourian est, comme beaucoup d’autres, forcé de faire des excuses publiques. Cela l’affectera beaucoup : "Ce furent des jours tragiques pour moi [...] J’étais écrasé, détruit. J’ai sérieusement envisagé de changer de profession". Aram Khatchatourian meurt à Moscou le premier mai 1978, à l’âge de 75 ans. En 1998, comme preuve de considération, il apparaît sur les billets de 50 drams arméniens.