Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de De La Halle
Au XIIe siècle, on assiste à une profonde transformation de la société médiévale. Les villes se développent ainsi que de nombreux réseaux de communication qui permettent un essor économique important. Arras, dont Adam de la Halle est originaire, est une de ces villes florissantes grâce au commerce. Il faut aussi noter la création des universités qui font sortir le savoir des abbayes et permettent l’émergence d’une culture laïque et d’une nouvelle bourgeoisie composée de juristes, de notaires, de médecins, etc.
Adam de la Halle, né à Arras, bénéficie donc d’un environnement très favorable. Sa naissance est située vers 1240 (la date précise n’est pas connue). Il est fils d’ouvrier, vraisemblablement de Maître Henri le Bossu (d’où lui vient son autre appellation, « Adam le Bossu »). Il fait ses études d’abord à l’abbaye de Vauxcelles puis à l’université de Paris, après quoi il devient clerc.
"Maître Adam" (un de ses autres surnoms) devient assez jeune un musicien apprécié. Il vit ensuite quelques années à Douai (marié à une certaine Marie) et accompagne à Naples Robert d’Artois (1282) qui mène campagne dans le but de prêter main-forte à Charles d’Anjou. C’est certainement là -bas que fut créé le Jeu de Robin et Marion, afin de distraire la cour.
Le Jeu de Robin et Marion (vers 1283 : écouter des extraits) constitue certainement le plus ancien exemple de théâtre d’inspiration entièrement profane.
Le thème de la pièce déroge quelque peu aux règles de l’Amour courtois puisqu’elle met en scène un chevalier pris d’amour, non pour une noble dame, mais pour une bergère. En outre, celle-ci le repousse car elle aime le berger Robin. Éconduit, le chevalier se comportera fort mal puisqu’il enlève Marion ; à nouveau repoussé, il la laisse repartir, non sans avoir auparavant rossé le pauvre Robin. Mais, après le départ définitif du chevalier, c’est fête au village, un moment interrompue par le sauvetage d’une brebis emportée par un loup (rappel subtil de l’enlèvement de Marion par le chevalier).
Adam est probablement mort à Naples vers 1287, comme l’écrit un de ses contemporains. L’auteur du Jeu du Pèlerin prétend être allé sur la tombe du poète avec le comte d’Artois : « À cette heure, Maître Adam est mort, à sa tombe j’ai été, le comte me l’a montrée, grâces lui soient rendues ! »
Situé à la charnière de la monodie et de la polyphonie, on le considère souvent comme le dernier trouvère. Cependant, il devrait plutôt être considéré comme un grand auteur dramatique et un brillant compositeur. Novateur à la scène, il le fut également dans le domaine de la musique en introduisant la polyphonie dans ses motets et ses rondeaux. Ses œuvres principales : Jeu d’Adam ou de la Feuillée (vers 1262), Jeu de Robin et Marion (vers 1283), des pastorales dramatiques, une petite quinzaine de rondeaux à troix voix, une ballade et six motets.