Jacques Ibert est un compositeur français, né le 15 août 1890 à Paris, ville où il est mort le 5 février 1962. Il aurait pu faire partie du Groupe des Six. Le hasard a fait qu’il n’a pu répondre à l’invitation de Milhaud le jour de la fondation du groupe. Mais en fait, son nom avait déjà voisiné avec ceux des Six dans nombre de concerts depuis deux ans. Grand prix de Rome en 1919, il se fait connaître avec le triptyque symphonique Escales (1922 : écouter un extrait). Jusqu’en 1950, il écrit dans tous les genres. Après la guerre, sa santé fragile l’oblige à réduire ses activités.
Nommé directeur de l’Académie de France à Rome en 1937, il quitte l’Italie en 1940 après que Mussolini ait déclaré la guerre à la France. Il est accusé de désertion par le nouveau régime de Pétain (gouvernement de Vichy). Il est démis de ses fonctions, rayé des cadres de la Marine (où il avait fait son service militaire) et interdit de faire jouer ses œuvres. Il part se réfugier à Antibes et compose de la musique dans une semi clandestinité. Fort heureusement, il sera rétabli dans ses fonctions après la guerre et redirigera la Villa Médicis à Rome jusqu’en 1960 (juste revanche).
Jacques Ibert pratique un style où la fantaisie est reine, souvent cocasse, plein d’humour et de tendresse, où la distinction et l’élégance cachent un métier d’une impeccable sûreté. Sa formule est restée célèbre : l’inspiration n’est rien sans 99 % de transpiration. Dans un abondant catalogue, signalons : son espiègle Divertissement, pour orchestre de chambre (1930 : écouter un extrait), son charmant Paris, suite symphonique (1930 : écouter un extrait), son volubile Concerto pour flûte (1934 : écouter le début), son Quatuor à cordes qui reflète le climat de la guerre (1942 : écouter le début)