Né à Čáslav (au nord de la République Tchèque si je sais bien lire une carte) le 12 février 1860, Jan Ladislav Dussek reçoit très tôt des cours de piano et d’orgue (à cinq et neuf ans) car sa famille est musicienne. Il chante également dans une maîtrise. Il suit ensuite un enseignement général à Prague.
En 1779, Dussek se produit à Malines (Belgique). Il y enseigne aussi le piano. Il se forge aux Pays-Bas et en Allemagne (principalement à Amsterdam et à Hambourg) une réputation de virtuose. En 1783, il est en Russie, à Saint-Pétersbourg, où il travaille pour Catherine II. À la suite d’une affaire ténébreuse de complot contre l’Impératrice dans laquelle Dussek aurait pu mouiller, ce dernier quitte la cour et entreprend une grande tournée de concerts à travers l’Allemagne. Sa renommée grandit.
1789. Après les cours de piano donnés à la reine Marie-Antoinette pendant environ trois ans et les contacts fréquents avec la noblesse, Dussek juge opportun de filer à l’anglaise pour échapper aux révolutionnaires. Il se retrouve donc à Londres, où il vivra son apogée. Il y rencontrera par ailleurs Joseph Haydn, qui dira de lui le plus grand bien : "l’homme le plus probe, le plus civil et le plus excellent en musique". Dussek devient rapidement un des professeurs le plus apprécié de l’époque. Encouragé, il se marie avec Sophia Corri et fonde avec son beau-père une maison d’édition, "Corri, Dussek and Co.", mais son insouciance et son penchant vers l’alcool ont sans doute aidé à la faillite rapide de la société. Poursuivi alors par de nombreux créanciers, Dussek, une fois de plus, prend la route sans sa famille et retourne à Hambourg pendant l’hiver 1799. Il donne encore des concerts en Allemagne puis en Bohême, sa patrie. C’est à cette époque que Dussek à l’idée de placer le piano à queue de profil sur la scène.
En octobre 1804, Dussek est nommé Maitre de chapelle à la cour du Prince Louis Ferdinand de Prusse, lequel meurt sur le champ de bataille deux ans plus tard. Dussek composera alors son œuvre la plus célèbre : Elégie harmonique sur la mort du Prince Louis Ferdinand de Prusse, op.61 (écouter sur Youtube). Son dernier voyage l’emmènera encore à Paris de 1807 à sa mort. Au service de Talleyrand, il donne encore quelques concerts très remarqués et des leçons de musique, compose des sonates, fantaisies et concertos.
Hélas, ce train de vie augmente considérablement l’embonpoint du compositeur. Dussek meurt de la goutte le 20 mars 1812 à Saint-Germain-en-Laye, connu de toute l’Europe. Aujourd’hui encore, il est bien représenté, avec plus de vingt CD à l’actif de ses interprètes.