Jan Pieterszoon Sweelinck (né en mai 1562 à Deventer et mort le 6 octobre 1621 à Amsterdam est un musicien néerlandais : organiste, professeur et compositeur dont les œuvres se situent à la jonction des périodes "Renaissance" et "Baroque" de la musique. De nombreux membres de sa famille sont musiciens, et principalement organistes, et lui-même aurait étudié auprès de Jan Willemszoon Lossy et de Gioseffo Zarlino, le fameux compositeur et théoricien, maître de chapelle à la basilique saint-Marc de Venise (mais ceci est hypothétique et controversé).
Organiste pendant de nombreuses années de la Oude Kerk d’Amsterdam, Sweelinck est le plus prestigieux représentant, à l’orgue comme au clavecin, de l’école hollandaise ; il est même un des meilleurs spécialistes européens de ces deux instruments avant Johann Sebastian Bach, à l’égal de l’italien Girolamo Frescobaldi qu’il a peut-être rencontré lorsque celui-ci est venu en Flandre.
C’était en outre un grand compositeur de pièces vocales, avec plus de 250 œuvres de tous types : chansons, madrigaux, motets, psaumes. Il est à l’origine d’innovations d’importance dans l’évolution de la musique, en particulier dans le domaine de la fugue : écouter Fantaisie chromatique en ré M. Il est le premier à écrire une fugue pour orgue débutant simplement par l’exposé du sujet, en développant ensuite le matériel contrapuntique jusqu’à l’accomplissement et la résolution finale. Cette idée fut plus tard exploitée de façon complète par Bach, à la fin de la période baroque.
Au niveau du style, la musique de Sweelinck synthétise la richesse, la complexité et le sens de l’espace des Gabrieli, avec lesquels son séjour supposé à Venise l’auraient familiarisé, et l’utilisation de l’ornementation ainsi que l’intimité formelle propres à l’école des virginalistes anglais. En ce qui concerne le développement des idées musicales, et particulièrement dans l’utilisation du contre-sujet, des strettes, et des séquences de pédale, ses œuvres vont bien au-delà de ce que fait Frescobaldi, son principal contemporain : elles annoncent celles de Bach.