Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Marais
Né le 31 mai 1656 et baptisé ce même jour à l’église Saint-Médard de Paris, Marin Marais est le fils de Vincent Marais, cordonnier, et de Catherine Bellanger. En 1666, après la mort de sa mère, il devient enfant de chœur à Saint-Germain-l’Auxerrois. Il y rencontre notamment Michel-Richard Delalande (qui deviendra par la suite surintendant chez Louis XIV) et le vicaire Jean-François Lalouette.
À 16 ans, mue oblige, il quitte sa place pour continuer d’étudier la basse de viole (avec laquelle il a probablement été initié à l’église) auprès de Jean de Sainte-Colombe, musicien réputé. Cependant, après six mois de cours, le maître le renvoie, invoquant le fait qu’il n’a plus rien à lui apprendre. Selon Titon du Tillet (1677-1762), homme de lettres et chroniqueur français, Marais se serait alors caché sous le cabinet de travail installé dans le jardin de Sainte Colombe pour tenter de percer les secrets de ce maître mais aurait été découvert et chassé au bout de quelques temps par ce dernier.
Grâce à une probable influence du gentil Lalouette, Marais devient en 1676 (?) membre de l’orchestre de l’Académie Royale de Musique, dirigée par Jean-Baptiste Lully. Cette même année, le 21 septembre, il épouse Catherine Darnicourt. Toujours selon ce brave Titon du Tillet, le couple aurait eu 19 enfants, mais on ne peut en attester que 13. En 1679, Marais acquiert une charge de "joueur de viole de la musique de la Chambre" qu’il cumulera avec sa place à l’Opéra pendant quarante ans.
La carrière de compositeur de Marin Marais semble vraiment débuter en 1685, lorsqu’il compose des pièces pour viole (parution en 1686 d’un premier livre). Cette même année, il compose également son Idylle dramatique, qui fera un succès (seules les paroles nous sont parvenues). De même, en 1693, après la mort de J.-B. Lully, Marais et Louis Lully (le fils aîné du premier) composent un opéra, Alcide, sur un livret de Jean-Galbert de Campistron, qui connaît également le succès.
En 1701, Marais est chargé de la direction d’une importante cérémonie pour la guérison du Dauphin, réunissant 250 musiciens et chanteurs au cours de laquelle seront interprétés, entre autres, deux de ses motets (Domine salvum fac regem; l’autre nous est inconnu). Après cette prestation réussie, il devient chef-d’orchestre permanent à l’opéra vers 1704. Il écrira encore Alcyone, tragédie en musique (représentée en 1706) qui rencontrera encore un grand succès.
Malgré cette période de réussites, une nouvelle s’ouvre pour Marais qui voit à la fois l’échec de Sémélé (sa dernière œuvre lyrique) et l’avènement de concurrents (Louis de Caix D’Hervelois et surtout Antoine Forgueray qui l’effacera progressivement).
En 1708, le fils aîné de Marin Marais, Vincent, lui succède comme violiste du roi. Le père continue cependant de jouer à la cour jusqu’à la mort de Louis XIV (en 1715 ; écouter Les voix humaines puis Géorgienne). Après cela, il continue de vivre dans une certaine aisance en enseignant et en pratiquant son instrument.
Le 15 août 1728, un an après sa fille aînée (décédée le 4 août 1727), c’est Marin Marais que vient chercher la mort à Paris (quelle poésie...). Il aura écrit environ 600 pièces pour viole (reparties en 5 livres), quatre tragédies (Alcide, 1693 - Ariane et Bacchus, 1696 - Alcyone, 1706 - Séméné, 1709) et des pièces en trio (dont il fut l’un des précurseurs).