Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Pärt
Né le 11 septembre 1935 à Paide en Estonie, Arvo Pärt est un ingénieur du son reconverti dans la composition de musique de films. Après une période sérielle qui va jusqu’en 1968, il passe par une phase transitoire traversée par le doute. Il va ensuite s’affirmer dans une musique méditative, imprégnée d’une sensibilité spirituelle intense, inspirée par son étude des chants religieux du Moyen Âge. C’est une pièce pour piano devenue célèbre, Für Alina, qui marque le début de cette rupture en 1976 (écouter). Mais, considéré dans son pays comme un avatar de la décadence bourgeoise occidentale par le régime communiste, il doit fuir la censure et émigre à Vienne.
Le compositeur utilise le mot « tintinnabulation » (du latin tintinnabulum : clochette) pour décrire son style musical minutieux et restreint : « J’ai compris qu’une simple note, bien jouée, me suffisait. Cette note seule, un tempo muet, ou un moment de silence, me rassure. Je travaille avec très peu d’éléments, avec une voix, deux voix. J’utilise des matériaux primitifs ; un seul accord, une seule tonalité spécifique. Les trois notes de cet accord sont comme des clochettes ; c’est pourquoi j’appelle cela tintinnabulation. » (écouter le début de Cantate Domino, 1977)
Succession de noires et de blanches comme mes ex, mélodies tonales s’articulant autour de l’accord parfait, absence de modulations, cette musique aux moyens réduits (qualifiée de simpliste par ses détracteurs) remporte un immense succès public et se trouve utilisée dans de nombreux films (écouter la fin de Cantus in memoriam Britten, 1976). On la rapproche souvent du courant minimaliste américain qui s’est formé à partir des années 1960, mais lui s’en défend : épurée, mais pas minimale. Par contre, il reconnaît l’influence des chants de la religion chrétienne orthodoxe dont il est un pratiquant fervent. Il vit d’ailleurs modestement dans sa toute petite maison, près d’un piano, entouré d’icônes religieuses.
Écouter un entretien avec son biographe, David Sanson, qui résume le parcours du compositeur.