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Frédéric II
Biographie

« Le roi flûtiste »

Introduction musicale : 3ème mvt du Concerto en ut M

Frédéric II en bref

Nom Frédéric II
Prénom

Naissance 24/01/1712, à Berlin (Allemagne)
Décès 17/08/1786, à Postdam (Allemagne)

Nation Allemagne
Époque musicale Baroque

Un personnage de roman

Frédéric est né à Berlin le 24 janvier 1712. Il est élevé à la dure par son père (surnommé le "Roi-Sergent") personnage austère et colérique qui lui interdit l’apprentissage du latin ou de l’histoire au-delà de la Renaissance, parce qu’il les juge inutiles… et ne parlons pas de la poésie, de la musique ou de la danse ! En revanche, la reine est d’un caractère affable et d’une éducation raffinée. C’est à l’insu de son père, et avec la complicité de ses précepteurs, que Frédéric découvre la littérature et la philosophie.

À 18 ans, il projette de s’enfuir en Angeterre dans sa famille maternelle. Rattrapé à la frontière, il est durement châtié (vous devinez par qui) : son complice est décapité sous ses yeux et il est condamné à la prison (peine qui sera transformée en résidence surveillée). À force de dissimulations, il parvient à se réconcilier avec son père. Son intérêt, non feint, pour la chose militaire y contribue beaucoup.

À 21 ans, marié à une nièce de l’empereur d’Allemagne, il acquiert enfin son indépendance et peut satisfaire son goût pour les choses de l’esprit. Sept ans plus tard, son père meurt et il monte sur le trône. Il mène alors une existence partagée entre une sage et rigoureuse administration des affaires du royaume (qu’il parvient à considérablement agrandir par la guerre et la diplomatie) et les agréments de sa cour dans son palais de Sanssouci. Il fait ainsi entrer son pays dans le cercle des grandes puissances européennes.

Vers la fin de sa vie, Frédéric glisse vers la misanthropie. À celle des hommes, il préfère la compagnie de ses lévriers. Il n’en garde pas moins la sympathie du peuple. Il meurt le 17 août 1786 âgé de 74 ans. En dépit de ses dernières volontés, son cercueil est déposé en grandes pompes dans le caveau de son père. Ce n’est qu’en 1991 (oui, ce n’est pas une faute de frappe) qu’il sera enterré comme il le voulait, « sans splendeur, sans pompe et de nuit », près de ses lévriers, sur la terrasse du vignoble du château de Sanssouci.

Un monarque éclairé

Esthète, philosophe, grand admirateur des « Lumières » françaises, Frédéric II se veut le modèle du monarque éclairé. Passionné de musique, il joue de la flûte traversière et compose des concertos, des sonates pour flûte (plus de 100 !), quatre symphonies (écouter le 2nd mvt de la Symphonie en ré M). En bon prussien, il produit aussi quelques marches militaires. Ses œuvres, sans atteindre le génie d’un Johann Sebastien Bach, sont d’un niveau tout à fait comparable à celles de ses contemporains. On les enregistre encore aujourd’hui.

Il possédait une belle collection d’instruments, dont les premiers pianos-forte mis au point à partir de 1709 par Cristofori. Parmi les musiciens attachés à sa cour, on compte le flûtiste et compositeur Johann Joachim Quantz, Franz Benda et surtout l’excellent Carl Philipp Emanuel Bach (ce qui prouve que Frédéric était un monarque vraiment très ”éclairé”).

Une heureuse rencontre

Une entrevue en 1747 à Potsdam avec J.S. Bach est restée célèbre. Venu pour voir son fils (et éventuellement essayer les pianos-forte du château), le vieux musicien est invité par sa Majesté qui le met au défi d’improviser une fugue sur un thème de son cru plutôt tarabiscoté. Bach y réussit à merveille. Mieux, rentré à Leipzig, il compose sur le même thème près d’une heure de contrepoints époustouflants qu’il envoie au Monarque (non sans une pointe d’ironie) sous le nom d’Offrande musicale (écouter le thème puis la Fugue canonique).

Rien que pour cela, Frédéric II ne mérite-t-il pas de rester dans nos mémoires ?

Concert de flûte Frédéric II
Le concert de flûte de Frédéric le Grand à Sans Souci, par Adolph von Menzel

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