Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Albéniz
Isaac Albéniz est né le 29 mai 1860 à Camprodón (dans le nord-est de l’Espagne). Ses parents ne sont pas musiciens (son père est fonctionnaire), mais cela n’empêche pas l’enfant de révéler son don : mis à deux ans au piano, il est capable deux ans après de donner des concerts remarqués à Barcelone, notamment au Théâtre Romea. Son père, ayant perdu son emploi, souhaite reproduire le modèle de Leopold Mozart en organisant des tournées en province où se produit son fils.
En 1866, Albéniz et sa mère sont à Paris, où elle souhaite lui faire passer l’examen d’entrée au Conservatoire de Paris, dans le but d’intégrer, par exemple, la renommée classe de piano d’Antoine François Marmontel (ne pas confondre avec J.-F. Marmontel, écrivain), avec lequel il prendra d’ailleurs quelques cours. Sa prestation éblouit le jury, mais le jeune talent s’avère un peu trop excité, et sera rapidement renvoyé.
De retour en Espagne, il est ensuite inscrit au Conservatoire de Madrid. Mais une vie de discipline ne semblant pas lui être adaptée, il prend le large et on le retrouve… au Costa Rica. Il vit de tournées triomphantes dans toute l’Amérique du sud et aux Etats-Unis. Puis, lassé (comme on le comprend…), le jeune musicien décide d’entreprendre maintenant des expéditions européennes. C’est ainsi que, de 1874 à 1890, il va d’Allemagne (où il prend des cours avec Carl Reinecke) en Belgique (cours de Gevaert), puis du plat pays en Hongrie (cours du célèbre pianiste Franz Liszt, voir ci-dessous), et de Hongrie en France (cours de Paul Dukas et de Vincent d’Indy).
Il n’a pas laissé un très bon souvenir dans les écoles où il est passé (et dont il s’est vite fait mettre à la porte). Au Conservatoire de Paris, voulant sans doute briser la glace, il s’arme d’un projectile et casse une vitre… À Madrid, il préfère se produire en concert et se livrer à des improvisations devant un public ébahi… À 12 ou 13 ans, pour suivre son père, il embarque clandestinement pour l’Amérique latine où il continue ses tournées. Puis il gagne Cuba et les États-Unis. Pendant deux ans, il vit de son talent de pianiste (et de clown) pour subvenir à ses besoins. Les concerts de l’enfant sont si époustouflants que des spectateurs vont même, dit-on, jusqu’à vérifier dans les coulisses qu’un autre pianiste n’y est pas caché !.
La première rencontre marquante d’Isaac Albéniz a lieu à Weimar, en 1878, quand réalisant un rêve, il croise le chemin de Liszt, avec qui il passera quelques mois importants pour lui.
La seconde le "confrontera" à Felipe Pedrell, musicologue bien connu, avec qui il découvrira la musique nationale espagnole. C’est à partir de là qu’Albéniz, quittant les influences de Félix Mendelssohn-Bartholdy et de Robert Schumann, entre dans sa "période espagnole".
Ce n’est qu’à 23 ans que ce musicien fantasque se fixe à Barcelone. Il y rencontre une certaine Rosina Jordana, son élève, et l’épouse le 23 juin 1883. Ils ont trois enfants dont deux filles (l’une meurt en bas âge)... et un garçon (logique). D’autre part, il se met sérieusement à la composition. Il publie notamment ses quatre Suites espagnoles (écouter Cataluà±a).
En 1897, il présente les Chants d’Espagne (écouter le Prélude) au public espagnol. Hélas, l’accueil est mitigé. Déçu, il émigre avec sa famille en 1903 à Paris où il est attiré par la vie musicale. Il fréquente Gabriel Fauré, Vincent d’Indy et Paul Dukas. Il compose sans relâche mais l’Espagne lui manque. Il prononce lui-même le mot d’exil, ce qui indique bien le sentiment qu’il ressent vis à vis de son pays.
Son chef-d’œuvre, Iberia (1905-1908), 12 «impressions» pour piano chaleureuses et poétiques, traduit bien cet état d’esprit. Dans une écriture très recherchée, il y transcende la musique populaire andalouse et catalane (écouter El Puerto puis Triana).
C’est le 18 mai 1909 qu’Albéniz décède, atteint d’une néphrite chronique (mal de Bright, pour les étudiants en médecine), à seulement 49 ans. Il séjournait alors à Cambo-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques.
Il est l’un des piliers de la musique espagnole avec Enrique Granados et Manuel fe Falla. Son œuvre est abondante et très inégale : ses œuvres vocales et symphoniques sont d’un intérêt médiocre ; la postérité a surtout retenu ses pièces pour piano. Il y égale en qualité Franz Liszt ou Frédéric Chopin.
Exceptionnellement, un petit potin mondain : l’arrière petite-fille d’Albéniz n’est autre que Cécilia Attias, ex-Sarkozy (hé, oui, c’est tout, Symphozik n’est pas un journal people).
Musique instrumentale et de chambre
Suite hongroise, (1910)
Suite espagnole, no 1, op.47 (1886)
Suite espagnole, no 2, (1889)
Suite espagnole, no 4,
Recuerdos de Viaje, op.71 (1887), dont la sixième pièce est la plus connue, Rumores de la caleta
Chants d’Espagne, pour piano, op. 232, dont le prélude est la célèbre pièce Asturias (la légende)
Iberia, suite de 12 pièces pour piano en 4 vol. (1905-1908)
Musique pour orchestre
Concierto fantástico pour piano et orchestre
Rapsodia española pour piano et orchestre
Catalonia pour orchestre
Iberia, orchestrations partielles par Enrique Fernández Arbós (1909) et Francisco Guerrero Maràn (1997)
Théâtre lyrique et musical
Henry Clifford, opéra en 3 actes (1874)
Zarzuelas dont San Antonio de la Florida (1894)
Pepita Jimenez, comédie lyrique (1896)
Merlin, opéra en 3 actes (1902)