Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Dukas
Paul Dukas est né à Paris le premier octobre 1865 dans une famille aisée : le père est banquier. Sa mère lui apprendra assez tôt quelques rudiments de musique et le piano. À quatorze ans, il entre au Conservatoire de Paris (cours d’harmonie, de composition, de contrepoint,...). Il y fait la connaissance d’Achille Claude Debussy avec qui il se lie d’amitié. Mais il ne se révèle pas prodige : jugé médiocre, il ne pourra par exemple jamais passer son concours de fin d’études de piano...
Dukas ne connait pas de succès rapide : ses premières pièces ne sont pas jouées, il n’obtient « que« le second Prix de Rome en 1888... Il s’exerce alors au métier de critique musical, de 1892 à 1901, dans plusieurs journaux ; il est alors un analyste très écouté. L’Apprenti sorcier, poème symphonique sur une ballade de Goethe, composé et joué en 1897, est quant à lui très apprécié par le public. Mais, trop pur artiste, il n’exploitera pas ce succès populaire, préférant aller vers un style plus dépouillé aux antipodes de Debussy, son condisciple et ami du conservatoire. Ses constructions solidement charpentées, ses savants développements et son orchestration nourrie se réclament plutôt de l’univers du post-romantisme allemand (César Franck, Johannes Brahms, Richard Strauss).
Ce sont ensuite l’austère Sonate en mi bémol mineur (1901 : écouter le début) et les Variations, Interlude et Finale, sur un thème de Jean-Philippe Rameau (1903 : écouter le début) qui s’inscrivent dans la ligne des Variations Diabelli de Ludwig van Beethoven. Ces œuvres reçoivent un bon accueil et confortent la position de Dukas dans le monde de la musique (il sera fait Chevalier de la Légion d’honneur en 1906). En 1907, il fait représenter son Ariane et Barbe-Bleue, magnifique opéra, peut-être son chef-d’œuvre, sur un texte de Maurice Maeterlinck : c’est encore un succès, même s’il déchaîne les diatribes des anti-debussystes (écouter le début ici ou tout sur youtube).
Il traverse alors une longue période de doutes. Épris d’absolu, il est si exigeant envers lui-même qu’il rejette impitoyablement toute pièce qui ne lui semble pas digne de son idéal. Son perfectionnisme l’amène en effet à détruire beaucoup de ses partitions, dont au moins une seconde symphonie, un poème symphonique, une sonate pour piano et violon, un drame lyrique et deux ballets. Sa dernière grande œuvre, le magnifique poème dansé La Péri (1912 : écouter un extrait) n’a dû sa survie qu’à l’insistance de ses amis ! Son œuvre se réduit donc à une quinzaine d’opus, tous d’une haute tenue.
En 1928, il est nommé au Conservatoire de Paris comme professeur de composition et d’orchestration ; il aura notamment pour élève Olivier Messiaen. Dukas meurt à Paris le 17 mai 1935, respecté pour sa culture, sa modestie, sa sagesse, et reconnu dans le monde musical comme un professeur et compositeur talentueux.
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