Né en 1643 à Paris, Marc-Antoine Charpentier, chose rare, n’a pas dans sa famille d’antécédents musicaux : son père Louis, maître écrivain, a la charge d’établir des documents officiels pour le Parlement ou pour le Châtelet notamment. Parmi ses deux frères et ses trois sœurs, aucun ne se dirige vers la musique. Tout au plus, sa sœur Élisabeth épouse en 1662 un "maître de danse et joueur d’instruments", Jean-Édouard. Ce dernier et Charpentier se fréquentèrent particulièrement.
En 1665, il part à Rome pour quelques années. Il y apprend la peinture, mais y fréquente aussi Giacomo Carissimi, célèbre compositeur de l’époque, qui lui enseigne la musique et exerce sur le jeune homme une influence déterminante pour la suite.
Revenu à Paris vers 1670, il est choisi deux années plus tard par Molière pour écrire la musique de pièces de théâtre (par exemple Le malade imaginaire, Circé,...). En effet, l’écrivain s’était encore brouillé avec Jean-Baptiste Lully (dont Charpentier subira par ailleurs la toute-puissance), et avait besoin d’un nouveau compositeur.
Bien que remarqué par Louis XIV, Charpentier ne peut postuler pour la chapelle royale en raison d’une santé fragile. Il enseignera la musique chez des jésuites et à Philippe d’Orléans. Il reçoit plusieurs commandes pour de célèbres institutions (l’Académie française, l’Abbaye de Port-Royal, etc.) et sera nommé en 1698 maître de musique à la Sainte Chapelle.
Mort à Paris le 24 février 1704 à 61 ans, Charpentier tient une place majeure dans la musique de son époque, ayant composé nombre d’œuvres religieuses ou profanes. Il fut souvent concurrencé et effacé par J.-B. Lully, mais connaît aujourd’hui une certaine vague de succès : c’est par exemple une partie de son Te Deum (écouter le début) qui est devenue l’hymne de l’Eurovision. De plus, en France, on essaie de le "réhabiliter" par le biais notamment de la Société Marc-Antoine Charpentier.