Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Henry
Pierre Henry est un compositeur français de musique électroacoustique né le 9 décembre 1927 à Paris et mort le 5 juillet 2017 également à Paris. Après une enfance passée à la campagne, il entre au Conservatoire de Paris à l’âge de 10 ans. Il y suit des études classiques : la composition avec Nadia Boulanger, l’harmonie avec Olivier Messiaen ainsi que le piano et la percussion avec Félix Passeronne.
Après une première expérience de musicien d’orchestre comme pianiste et percussionniste, il rejoint en 1946 Pierre Schaeffer dans les studios de la Radio et Télévision Française (RTF). D’abord recruté par ce dernier comme percussionniste, il va rapidement devenir un ami et lui apporter sa contribution en tant que compositeur. De cette collaboration va naître une œuvre fondatrice de la musique concrète : la Symphonie pour un homme seul (1949 : écouter le début).
Débute alors une prolifique collaboration avec le chorégraphe Maurice Béjart. Pour lui, il compose La Reine Verte (1954 : écouter la Marche du jeune homme). En 1958, suite à des désaccords (ou à un manque d’harmonie) entre autres esthétiques, Pierre Henry quitte la RTF pour fonder son propre studio. Il continue d’innover et de renouveler son style de création, notamment avec les Variations pour une porte et un soupir (1963 : écouter une version abrégée).
Toujours pour Maurice Béjart il réalise son œuvre la plus connue du grand public : Messe pour le Temps Présent (qu’il co-écrit avec Michel Colombier en 1967 : voir introduction musicale). Depuis 1995, toute une génération des musiques actuelles lui rend hommage pour ses inventions, reprises pour la plupart par les technologies manufacturées d’aujourd’hui. La modernité de Pierre Henry fait de lui, selon le Monde, « le grand réconciliateur des générations » (juillet 2000).
Non sans humour, il définit ainsi sa démarche : « Les compositeurs travaillent avec des sons à tout faire, les notes de musique. Moi, je n’ai pas de notes. Je n’ai jamais aimé les notes. Il me faut des qualités, des rapports, des formes, des actions, des personnages, des matières, des unités, des mouvements. [...] C’est insuffisant, les notes. Ça n’est rien. Ça se perd. C’est bête. On ne peut pas travailler avec les notes. Les notes, c’est bon pour les compositeurs. »
Cette déclaration saugrenue révèle une attitude plus profonde : même lorsqu’il fait des emprunts à la musique classique, il nous incite à retrouver une perception vierge de tout bagage culturel préétabli, comme si nous entendions des sons instrumentaux pour la première fois : écouter un extrait de Dixième symphonie, hommage à Ludwig van Beethoven (1979).
Pour en savoir plus, vous pouvez écouter des extraits d’un entretien avec Pierre Henry (6 mn) réalisé pour un documentaire intitulé L’Art des sons (2007).