Reynaldo Hahn (né le 9 août 1874 à Caracas, Vénézuela, et mort le 28 janvier 1947 à Paris) est un musicien français d’origine vénézuélienne. C’est à trois ans qu’il arrive en France, à onze qu’il entre au Conservatoire, et à treize qu’il compose une mélodie sur un texte de Victor Hugo. Ses parents ont la sagesse de ne pas surexploiter sa précocité. Jeune homme, il fréquente les salons parisiens les plus huppés (chez la princesse Mathilde, la comtesse de Guerne, Madeleine Lemaire). Il y chante avec succès ses mélodies comme A Chloris (écouter) et il y rencontre les plus grands noms de la musique et de la littérature dont Marcel Proust qui devient son amant, jusqu’en 1896. Il entretiendra cette amitié jusqu’à la mort de l’écrivain dont il sera l’un des rares intimes.
Naturalisé en 1912, il est appelé pendant la guerre de 14-18 où il se comporte vaillamment. À partir de 1920, il enseigne le chant à l’École normale de musique de Paris. En 1923, il compose Ciboulette (écouter un extrait). Il prend la direction de l’Opéra de Paris en 1945. Il sera décoré du grade de commandeur de la légion d’honneur peu avant sa mort.
Toute son œuvre est le reflet de sa personnalité : charme, raffinement harmonique, invention mélodique. Mais, bien qu’il ait fréquenté et apprécié Achille Claude Debussy et Maurice Ravel, sa musique reste tournée vers le passé. Il est, pour beaucoup, l’auteur de charmantes mélodies et d’opérettes. Mais une grande partie de son œuvre reste à découvrir, présentant bien d’autres facettes du personnage. Citons son Concerto pour piano (créé en 1931 : recherche Youtube) et son 3ème Quatuor pour piano et cordes (1946 : écouter le 2nd mvt).