Version originale et traduction du poème de Wilhelm Müller, repris dans le premier lied du Voyage d’hiver (Winterreise) de Schubert, Gute Nacht. Traduction réalisée par Pierre Mathé. Toute reproduction est interdite sans son accord. Consultez le site d’Emily Ezust pour plus d’informations.
Fremd bin ich eingezogen, Fremd zieh’ ich wieder aus. Der Mai war mir gewogen Mit manchem BlumenstrauàŸ. Das Mädchen sprach von Liebe, Die Mutter gar von Eh’, - Nun ist die Welt so trübe, Der Weg gehüllt in Schnee. Ich kann zu meiner Reisen Nicht wählen mit der Zeit, MuàŸ selbst den Weg mir weisen In dieser Dunkelheit. Es zieht ein Mondenschatten Als mein Gefährte mit, Und auf den weiàŸen Matten Such’ ich des Wildes Tritt. Was soll ich länger weilen, DaàŸ man mich trieb hinaus? LaàŸ irre Hunde heulen Vor ihres Herren Haus; Die Liebe liebt das Wandern - Gott hat sie so gemacht - Von einem zu dem andern. Fein Liebchen, gute Nacht! Will dich im Traum nicht stören, Wär schad’ um deine Ruh’, Sollst meinen Tritt nicht hören - Sacht, sacht die Türe zu! Ich schreibe nur im Gehen* An’s Tor noch gute Nacht, Damit du mögest sehen, An dich hab’ ich gedacht. |
Étranger je suis arrivé, Étranger je repars. Le mois de mai M’avait bercé de maints bouquets de fleurs. La jeune fille parlait d’amour, La mère même de mariage, Aujourd’hui le monde est si gris, Le chemin recouvert de neige. De mon départ en voyage Je ne peux choisir le moment, Je dois moi-même trouver le chemin En cette obscurité. Une ombre lunaire me suit Comme mon compagnon, Et sur le blanc manteau Je cherche les traces d’animaux. Pourquoi devrais-je attendre encore Que l’on me mette dehors ? Laissez les chiens fous hurler Devant la maison de leurs maîtres; L’amour aime à cheminer - Dieu l’a ainsi fait - De l’un à l’autre. Douce bien-aimée, bonne nuit ! En tes rêves je ne te dérangerai point, Ce serait dommage, en ton repos, Tu ne devrais pas entendre mes pas, Doucement, doucement, les portes sont fermées! En passant, j’écris seulement* Bonne nuit sur le portail, Pour que tu puisses voir, Que j’ai pensé à toi. |
* Schubert a modifié ce vers dans son lied, il faut alors traduire "je t’écris" au lieu de "j’écris seulement".