Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Macfarren
George Alexander Macfarren est né à Londres le 2 mars 1813. Son père George, d’origine écossaise, est auteur dramatique, journaliste et professeur de danse dans une école de Ealing (quartier de Londres) où son fils étudiera. La vue de George Alexander est si mauvaise qu’on doit lui donner une édition spéciale de la Bible ainsi que des verres grossissants pour la lecture. Malgré une tentative de traitement en 1823, la vue du futur musicien ne fera qu’empirer jusqu’aux années 1860, quand il deviendra complètement aveugle. Pour surmonter son handicap, il aura au cours de sa carrière musicale recours à divers assistants dont la compositrice Oliveria Prescott pour retranscrire son travail.
Ses études musicales commencent avec son père puis, vers l’âge de 14 ans, aux côtés de Charles Lucas. Il est admis à l’Académie Royale de Musique en 1829 et y étudie la composition sous la férule de Cipriani Potter (peut-être un lointain cousin de Harry), le piano avec William Henry Holmes (peut-être un lointain cousin de Sherlock) et le trombone avec John Smithies (non, je n’ai rien pour celui-ci). Mais sa mauvaise vue le gênant pour jouer, il se concentre rapidement sur la composition. Sa Première symphonie voit le jour et sera créée au cours de sa première année à l’Académie.
Le 27 septembre 1844, George Alexander épouse Natalia Andrae (1828-1916), chanteuse d’opéra et pianiste. Elle fera ses débuts en tant que chanteuse d’opéra avec l’œuvre de son mari King Charles II, créé au Princess’s Theatre en 1849 sous la direction d’Edward Loder. Quant à son frère Walter Macfarren (1826-1905), il est pianiste, compositeur et professeur de piano à l’Académie Royale. Enfin, Emma Maria Macfarren, mariée à son frère John, était également pianiste et compositrice.
En 1836, il enseigne brièvement la musique sur l’àŽle de Man avant d’être nommé professeur à l’Académie l’année suivante. Pendant cette période, il écrit son ouverture pour Roméo et Juliette puis, après trois tentatives infructueuses, son Devil’s Opera ("opéra du Diable", 1838). En 1845, il est également nommé chef d’orchestre à Covent Garden.
En 1845, Alfred Day publie son traité d’harmonie qui provoque beaucoup de remous dans le monde musical. Contrairement à ses collègues, Macfarren le soutient et doit pour cette raison quitter l’Académie en 1847, avant d’y être réintégré en 1851, l’Académie ayant entretemps décidé d’encourager une pensée plus libre.
À la mort de Sir William Sterndale Bennett en 1875, Macfarren lui succède comme l’un des directeurs de l’Académie Royale ainsi qu’à l’Université de Cambridge comme professeur. En 1883, preuve supplémentaire de la reconnaissance de ses pairs, il est fait chevalier.
Mais le musicien souffre, en plus de sa cécité, de bronchite chronique et de problèmes cardiaques. Il se refuse malgré tout à diminuer sa charge de travail et meurt le 31 octobre 1887 dans sa maison. Il est enterré au cimetière de Hampstead.
Ses deux œuvres les plus connues sont l’ouverture Chevy Chase, composée en une nuit en 1836, et l’opéra The Devil’s Opera. Macfarren fait partie des représentants principaux de l’opéra national anglais, un "maître oublié" du XIXe siècle musical britannique. L’opéra King Charles II fut également très bien reçu comme l’atteste une critique publiée dans The Times (certes par un ami du compositeur, J. W. Davison).
Après avoir entendu et apprécié à Londres l’ouverture Chevy Chace de Macfarren, Felix Mendelssohn-Bartholdy la donne le 26 octobre 1843 avec le Leipzig Gewandhaus Orchestra. À l’issue du concert, l’Allemand écrira à Macfarren que l’œuvre fut accueillie avec chaleur par le public. Le journal de Richard Wagner témoigne également de l’admiration de ce dernier pour cette ouverture.
Parmi ses autres œuvres, citons ses oratorios qui furent bien accueillis par le public et la critique et dont le plus reconnu sera St John the Baptist, créé en 1873 au Bristol Festival, ou encore une Romance and Barcarole for Concertina and Fortepiano (1856).
Macfarren a contribué à fonder la Society of British Musicians (1834) et la Handel Society. Cette dernière tentera entre 1843 et 1858 de publier une intégrale des œuvres de George Friedrich Haendel. Au niveau théorique, il est également l’auteur d’une analyse de la Missa solemnis de Ludwig van Beethoven publiée en 1854 et d’un livre sur le contrepoint (1881).