Si en ce moment vous voyez des coffrets de rééditions dédiés à David Oïstrakh partout, des émissions télévisées et autres programmes de radio rendant hommage au grand violoniste russe, ne cherchez plus : c’est normal. En effet, ce mardi, Oïstrakh aurait eu exactement 100 ans, né le 30 septembre 1908 à Odessa.
Oïstrakh a réalisé de très nombreux enregistrements, dont la plus part sont reconnus pour leur grande valeur artistique, et une part non négligeable s’est imposée comme version de référence. Bien que venant régulièrement en occident pour des concerts ou des enregistrements, David Oïstrakh a toujours refusé de quitter l’URSS malgré l’insistance de certains de ses amis. Il disait que c’était le système communiste qui lui avait permis de devenir ce qu’il était (et il faut reconnaître que le seul avantage de ce système était peut-être bel et bien l’accès à la culture et à l’éducation).
David Oïstrakh a enregistré aux coté des plus grands chefs et des orchestres les plus prestigieux, en Europe comme aux États-Unis. Il fut aussi dédicataire de nombreuses œuvres composées à son intention (parmi les plus connues, les concertos pour violon 1 et 2 de Dimitri Chostakovitch, ainsi que la sonate pour violon et piano du même auteur). C’est sans conteste l’un des plus grands violonistes du siècle, apprécié et reconnu partout dans le monde. Incontournable représentant de « l’école russe « , (avec ses collègues Rostropovitch et Richter par exemple, avec lesquels il enregistra beaucoup), David Oïstrakh jouait également de l’alto. Il a joué sur une impressionnante collection de violons Stradivarius, dont certains lui appartenaient personnellement. Un violon qui lui sera légué par la reine Elisabeth de Belgique (très bonne violoniste et créatrice du concours éponyme) portera même son nom mais il sera hélas volé dans un musée russe à sa mort.
David Oïstrakh s’est éteint à Amsterdam, le 24 octobre 1974. Il est devenu une « légende« de la musique. Signalons que son fils, Igor Oïstrakh, est également un violoniste de talent.
Sélection discographique
- Wolfgang Mozart : concerto pour violon n°3 (avec Ancerl – Supraphon, Karel Ancerl Gold Edition n°18)
- Mozart : symphonie concertante (avec Igor Oïstrakh et Kondrachine - DECCA) ou (avec Menuhin – BBC)
- Ludwig van Beethoven : triple concerto (avec Rostropovitch, Richter et Karajan - EMI)
- Johannes Brahms : double concerto pour violon et violoncelle (avec Rostropovitch, Szell - EMI)
- Jean Julius Christian Sibelius : concerto pour violon (avec Rojdestvenski – introuvable actuellement dans le commerce) - Chostakovitch : concertos pour violon 1 et 2 (plusieurs enregistrements et éditeurs disponibles. Pour le premier concerto, nous vous conseillons un excellent CD édité par Sony, ou l’œuvre est couplée au premier concerto pour violoncelle du meme auteur, par Rostropovitch) -coffrets consacrés à Oïstrakh, récemment parus chez EMI et DG.