Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Bernstein
Leonard Bernstein est un compositeur, chef d’orchestre et pianiste américain né à Lawrence (Massachusetts) le 25 août 1918 et mort à New York le 14 octobre 1990. Son père, qui appartient à une communauté de juifs ukrainiens immigrés, dirige un salon de coiffure permettant à la famille de vivre aisément. Bien que vivant dans un milieu peu intéressé par la musique, le jeune Léonard se délecte de tout ce qu’il entend autour de lui à la radio, à la synagogue, dans la rue… (ce n’est qu’à 14 ans qu’il assiste pour la première fois à un concert de musique classique).
À partir de l’âge de 8 ans, le jeune Leonard suit après la classe un enseignement hébraïque intensif. Il commence le piano en cours privé à 9 ans et se montre très doué. Après des études à l’école publique, il intègre l’Université d’Harvard en 1935 : il y suit un enseignement de qualité avec d’éminents professeurs dont Walter Piston. En 1939, il entre au Curtis Institute of Music de Philadelphie où il se perfectionne en piano et étudie la direction d’orchestre ainsi que l’orchestration. Il envisage une carrière de pianiste concertiste, mais se dirige finalement vers la direction d’orchestre et la composition.
Dès les années 1940, Bernstein assiste Serge Koussevitzky au sein de l’Orchestre Philarmonique de Boston. En 1943 il remplace Bruno Walter au pied levé au Philharmonique de New York et remporte un grand succès : sa carrière de chef est lancée. Grand défenseur de la musique américaine de son temps, à l’instar d’Aaron Copland, il grave environ quatre cents disques, dont la moitié avec le Philharmonique de New York. Ses interprétations, surtout de Gustav Mahler auquel il s’identifiait, restent encore des références.
Il consacre d’autre part une grande partie de son énergie à l’enseignement. En particulier, il démocratise la présentation de la musique aux jeunes en animant de façon ludique, entre 1958 et 1973, les Young People’s Concerts (voir notre dossier Qu’est-ce qu’un mode ? et rechercher un exemple sur YouTube).
Son activité de composition est foisonnante et ce, dans divers genres : huit comédies musicales (ou opérettes) dont Candide (1956) et la célèbre West Side Story (1957 : écouter l’ouverture), ainsi que trois symphonies dont la nº 3 sous-titrée "Kaddish", pour récitant, soprano, chœur d’enfants, chœur mixte et orchestre (1963, révisée en 1977 : écouter un extrait du mvt 1). Il compose aussi trois ballets, diverses pièces pour piano, pour chœur, des cycles de mélodies, de la musique de scène et de la musique de chambre. Ce qui caractérise principalement Bernstein, c’est son aisance à passer d’un style à l’autre. C’est particulièrement évident dans Mass (Messe, 1971) pour chanteurs, acteurs et danseurs. Tout au long de ce drame sacré qui démarre par un Kyrie à la mélodie tendue et désarticulée (écouter), il enchaîne des épisodes jazzy (écouter un exemple) à d’autres construits en canon contrapuntique (écouter) ou en accords polyphoniques (à la manière des anciens chorals : écouter). D’un côté il confie le mystère de l’incarnation à un hautbois hésitant (écouter), de l’autre il peut faire entendre une chanson digne d’une comédie musicale (écouter un exemple) ; une déploration poignante (écouter) peut anticiper un moment tragique qui se termine par une courte citation de l’hymne à la joie de Beethoven (écouter).
Toute sa vie Bernstein s’est efforcé de concilier des aspirations contradictoires : musique de divertissement et musique sérieuse, musique populaire s’adressant à un large public et musique savante lui assurant la reconnaissance de ses pairs, influences jazzy ou latino et références aux avant-gardes occidentales, direction d’orchestre et activités de compositeur… Avec détermination il a su s’inscrire dans la lignée des George Gershwin et Aaron Copland pour créer une authentique musique américaine, puisant à de multiples sources (principalement le jazz), parfois teintée de mélancolie comme un blues, mais toujours dynamique et optimiste.