Louise-Angélique Bertin est une poétesse et compositrice française née à Bièvres (Essonne) le 16 janvier 1805 et morte à Paris le 26 avril 1877. On connaît son père, Louis-François Bertin, puissant directeur du Journal des débats, par le célèbre portrait qu’en a fait Jean Auguste Dominique Ingres (remarquons que c’est dans ce même journal qu’Hector Berlioz écrivait ses chroniques musicales). Elle reçoit une solide formation des meilleurs professeurs de l’époque : François-Joseph Fétis pour la composition et d’Anton Reicha pour le contrepoint et la fugue.
On lui doit la musique de plusieurs opéras, dont La Esmeralda. Le livret est écrit par Victor Hugo à partir de son roman Notre Dame de Paris. Les répétitions sont dirigées par Berlioz lui-même mais l’ouvrage subit un échec lors de sa création à l’opéra-comique en 1836 : il n’est joué que six fois du fait d’une cabale politique dirigée contre le père de Louise, qui avait pris parti pour le régime constitutionnel de l’époque (écouter 4 extraits).
Louise Bertin ne connut jamais la reconnaissance que méritait la qualité de ses œuvres du fait qu’elle était une femme, et qui plus est, handicapée (à la suite d’une poliomyélite, elle se déplace avec des béquilles). Les critiques voyaient dans ses compositions des « consolations à ses infirmités physiques », alors que Berlioz atteste dans sa correspondance de la richesse musicale et des nouveautés harmoniques d’une œuvre qu’il qualifie de « virile, forte et neuve ».