Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de De Falla
Manuel de Falla est né le 23 novembre 1874 à Cadix (Espagne) et mort le 14 novembre 1946 à Alta Gracia (Argentine). Après des premiers cours de piano reçus d’enseignants de moindre envergure, il devient l’élève de José Tragó, ce qui lui ouvre les portes du Conservatoire royal de Madrid (1896-1898).
Après des études très classiques, son long séjour en France (1907-1914) l’influence de façon décisive par l’amitié qu’il noue avec Paul Dukas, Achille Claude Debussy, Maurice Ravel ou encore Isaac Albéniz, qui trouvent en lui « un grand compositeur plein d’esprit ».
Il rapporte de Paris son œuvre la plus « impressionniste » : les ensorcelantes Nuits dans les jardins d’Espagne (1915 : écouter le début). Durant les années qui suivent, il écrit toutes ses œuvres connues : Sept chansons populaires espagnoles (1915 : écouter la 1ère), le ballet l’Amour sorcier (1915 : écouter la Danse du feu), le ballet Le Tricorne (1917 : écouter la Danse du Meunier) qui est créé avec succès à Londres deux ans plus tard par les Ballets russes. Il y traduit toutes les passions de la brûlante Espagne. Son activité de compositeur lui apporte beaucoup d’estime de la part de ses collègues et du public. Ainsi, en 1931, il devient membre du nouveau Conseil National de la Musique.
Mais il est de santé fragile et son perfectionnisme lui fait perdre beaucoup de temps et de force. Il compose lentement et son style évolue vers une certaine austérité. On le constate dans Le retable de Maître Pierre (1919-22) et surtout dans son Concerto pour clavecin et cinq instruments (1923-26 : écouter le 1er mvt). Rien à voir avec le Concert champêtre de Francis Poulenc (1929 : écouter un extrait du 1er mvt), également composé pour le clavecin de Wanda Landowska.
Après la guerre civile en Espagne, il choisit de s’expatrier en Argentine plutôt que de subir la dictature de Franco. Début 1939, il s’installe à Buenos Aires. Sa santé s’améliore, ses œuvres sont très favorablement accueillies. Il remet sur le métier son grand œuvre, Atlántida, vaste épopée coloniale mystique, qui est avancée aux deux tiers : « C’est l’œuvre dans laquelle j’ai mis le plus d’enthousiasme. Puissé-je avoir vie et santé, au moins pour la terminer. Ce sera une œuvre assez complexe, qui emplira tout le programme d’un concert. Il y aura des solistes vocaux qui représenteront le texte dramatique du poème, des chœurs et une partie orchestrale ». Fin 1939, il quitte Buenos Aires pour la Sierra Córdoba où il vit en ermite. Il meurt dans le dénuement le 14 novembre 1946.
Des scrupules religieux et artistiques sans cesse croissants ont empéché l’achèvement de l’Atlantide, qui aurait dû couronner sa carrière : il laisse 202 feuillets sous forme d’ébauche. On attend encore le compositeur talentueux qui parviendra à terminer la partition de façon convaincante. L’examen des fragments achevés ajoute à la personnalité artistique de Falla une dimension toute nouvelle de grandeur monumentale et d’ardente religiosité.