Mauricio Kagel est né le 24 décembre 1931 à Buenos Aires (Argentine) et mort le 18 septembre 2008 à Cologne (Allemagne). Il fait de brillantes études de musique, littérature et philosophie à Buenos Aires où il va animer la vie culturelle et diriger un orchestre. En 1957, il s’installe à Cologne où il continue ses activités et enseigne.
Il se rend surtout célèbre par son « théâtre instrumental » qui demande aux interprètes de s’investir physiquement en totalité (en chantant, bougeant, mimant...) ce qui donne lieu à des scènes souvent burlesques, parfois provocatrices : voir Oberlinpercussion.
Comme Pierre Boulez et Karlheinz Stockhausen, il pratique l’œuvre ouverte (l’œuvre est entièrement écrite mais, pour la restituer, l’interprète choisit l’ordre des fragments qui la composent, sans que cela n’altère sa singularité). Dans les années 1970, il dirige son travail vers la grande tradition démontée (Johann Sebastian Bach, Johannes Brahms, Ludwig van Beethoven : écouter la 4ème partie de Ludwig van).
Mais il explore également les ressources dramatiques du champ contemporain dans des pièces radiophoniques, des films, des œuvres électroacoustiques et du théâtre musical.
En fait, comme son aîné John Cage, Kagel n’a cessé de briser les conventions et les habitudes auditives, au risque de choquer l’auditeur : « Quand je fais de la dérision, je le fais avec un tel niveau de professionnalisme, que ça donne… douleur. ». C’est donc dans leur version scénique que ses œuvres atteignent leur pleine dimension : regarder un extrait de Mare Nostrum (1975) et voir le reportage ci-dessous.