Né à Bari (Italie du sud) le 16 janvier 1728 dans une famille musicienne, Niccolo Vito Piccinni étudie au Conservatoire de Naples avec Leonardo Leo et Francesco Durante, professeurs de renom.
Piccinni compose son premier opéra, Donne dispettose, en 1754. En 1758, il en écrit un nouveau, Alexandre aux Indes (le livret ayant été rédigé par le célèbre Métastase). Puis, Piccinni déménage à Rome et y connaît un succès considérable avec, par exemple, La bonne fille (daté de 1760), tiré d’une œuvre de C. Goldoni. Il composa ensuite plus de cinquante nouvelles pièces lyriques, et remaniera Alexandre aux Indes en 1774. Mais il fut surtout apprécié grâce à ses opéras bouffes.
En 1776, après avoir été invité à la cour de France, il est désigné professeur de chant de la reine Marie Antoinette et directeur du Théâtre Italien. Il décide alors de se consacrer principalement à l’écriture d’opéras et, en 1778, il compose son premier opéra français, Roland. Celui-ci lui apporte une renommée importante. C’est à Paris qu’il rencontre un autre compositeur, avec lequel il eut une querelle bien connue : Christoph Willibald Gluck. Ce dernier réformait l’opéra dans le but d’y introduire une tension dramatique.
Cette joute d’artiste augmenta sa notoriété, mais elle fut la cause du retard de la représentation de l’opéra Iphigénie en Tauride (1781), qui fut joué deux ans après l’œuvre homonyme de son concurrent. En 1783, Piccinni fait jouer Didon, pièce considérée comme sa plus réussie (écouter un extrait sur Youtube). Connaissant quelques ennuis lors de la Révolution française, il repart à Naples et de là à Venise, où il compose la Griselda (1793). Puis, après quelques années, il retourne à Paris, où il est nommé inspecteur au Conservatoire.
Piccinni meurt à Passy le 7 mai 1800, auteur principalement d’œuvres vocales (surtout des opéras), mais aussi de quelques pièces pour clavecin et de musique sacrée. Ce fut un compositeur majeur de son époque qui eut à affronter, à partir de 1784, la concurrence d’Antonio Salieri et d’Antonio Sacchini.