Paul Lacombe naît le 11 juillet 1837 à Carcassonne (Aude). Il est issu d’une famille bourgeoise aisée (son père possède en effet une importante fabrique de draps) qui est très sensible à l’art. Cet environnement propice amène le futur compositeur à étudier le piano puis, plus tard, l’harmonie, le contrepoint et la fugue avec le carcassonnais François Tesseyre, ancien élève du conservatoire de Paris. Il dédiera à son professeur sa première œuvre imprimée, un "Ave Maria" pour ténor et basse avec accompagnement d’orgue (1861, Editions S. Richault).
Afin de faire progresser ses connaissance musicales, il entre en contact en 1866 avec le jeune Georges Bizet dont il admire l’opéra "Les pêcheurs de perles". Bizet accepte de lui apprendre la composition et, pendant deux ans, Paul Lacombe profite de son enseignement. Une longue correspondance entre les deux hommes permet encore aujourd’hui à tous les biographes de Bizet de comprendre ses cours. Une réelle amitié s’établit entre eux et Bizet le présente à Charles Gounod, Reyer, Camille Saint-Saëns et Guiraud.
En 1871, Lacombe devient un des membres fondateurs de la Société nationale de musique où il fera très souvent entendre ses œuvres. et où il liera d’amitié avec Vincent d’Indy et Duparc. Avec eux, il fait de nombreux voyages en Allemagne pour écouter Richard Wagner. À partir des années suivant la guerre de 1870, il ne cessera de composer trios, symphonies ou quatuors ainsi que de nombreuses pièces pour piano. Il sera joué régulièrement aux concerts Colonne et Pasdeloup. En 1901, il est élu à l’Académie des Beaux Arts et promu Chevalier de la légion d’honneur. Paul Lacombe meurt d’une pneumonie dans la nuit du 4 au 5 juin 1927 à Carcassonne, dans sa maison de la rue Aimé Ramond.
Sa musique, fort appréciée par ses pairs, ne passera pas à la postérité car Lacombe ne s’intallera jamais à Paris. Seule, l’Aubade printanière composée pour le Casino de Bagnères de Bigorre connaîtra un grand succès populaire, bien loin de la réelle valeur des plus de 100 autres compositions du maître. Le 21 juillet 1929, une souscription permet l’édification d’un monument à sa mémoire dans sa ville natale où une rue porte son nom. La ville de Carcassonne lui rend à son tour hommage en juin 1984 au travers d’une grande exposition à la bibliothèque municipale et un concert dans la cour de l’hôtel de ville.