Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Gounod
Charles Gounod est né à Paris le 17 juin 1818. Son père François était professeur de dessin. Sa mère, Victoire, autodidacte, jouait remarquablement du piano. Alors que le jeune Charles n’est âgé que de 5 ans, François décède et Victoire doit gérer le foyer. Elle remarque les dons de Charles et lui donne des leçons de musique. À dix-huit ans, il est admis au Conservatoire de Paris.
Gounod travaille à gagner le premier Prix de Rome, qui lui permettrait d’obtenir une bourse et un séjour fort agréable à la villa Médicis (Rome) pendant deux ou trois ans. Après un second Prix en 1837, Gounod obtient le Premier en 1839 avec sa cantate Fernand. Il fait la connaissance de la sœur de Felix Mendelssohn-Bartholdy, Fanny, qui lui fait connaître les œuvres de Johann Sebastian Bach, de Ludwig van Beethoven, et celles de son frère. En 1841, toujours grâce à cette bourse, il effectue un tour des centres musicaux de langue germanique : Vienne, Berlin, et Leipzig, où F. Mendelssohn fait montre d’estime envers Gounod et l’incite à poursuivre une carrière de compositeur.
En 1843, de retour à Paris, il accepte le poste d’organiste et de maître de chapelle de l’église des Missions étrangères. En 1847, l’archevêque de Paris l’autorise à porter l’habit ecclésiastique. Il s’inscrit à un cours de théologie et songe entrer dans les ordres. Fort heureusement pour nous, en 1848, il quitte son poste et choisit la musique.
En 1854, Gounod compose son premier opéra : Sapho puis La nonne sanglante, apprécié d’Hector Berlioz mais qui est malgré cela un échec. En 1858, la mère du compositeur décède alors que le succès arrive avec : Le Médecin malgré lui (1858), Faust (1859), Mireille (1864), Roméo et Juliette (1867). Dans Faust, Gounod se montre d’une sensualité délicate et très émouvante et y révèle un sens théâtral évident. L’œuvre est surtout célèbre pour le « Ah ! je ris... » (immortalisé à sa façon par Hergé qui en fait l’air préféré de La Castafiore dans ses albums de Tintin : écouter l’Air des bijoux). En 1859, il fait la connaissance de Richard Wagner qui estime l’homme mais pense que sa musique manque de profondeur. En 1870, il compose une cantate patriotique en réaction à la guerre contre les Prussiens.
Il se réfugie à Londres à la suite de l’avancée des armées ennemies. Il y compose quelques cantiques qui recueillent beaucoup de succès. Il obtient pour un an la direction du chœur de l’Albert Hall. À la fin de la guerre, Gounod reste à Londres, hébergé et pris en charge par Georgina Weldon, une chanteuse qui jouera auprès de Gounod le rôle d’imprésario et d’infirmière. En effet, la santé du compositeur est déclinante.
Néanmoins, il rentre en France en 1874. Il se réconcilie avec son épouse. Cette affaire provoquera de nombreux quolibets et ragots dans les journaux « people« de l’époque. Il compose encore pour l’opéra mais sans l’inspiration d’autrefois (Polyeucte en 1878). Il se tourne alors vers la musique sacrée et son oratorio La Rédemption en 1882 est un grand succès. Il est à présent considéré et honoré. En 1891, il subit une attaque cérébrale qui le rend hémiplégique.
En octobre 1893, Gounod tombe dans le coma alors que, pour la mort de son petit-fils, il achève un Requiem en ut majeur : écouter le Dies irae. Il meurt à Saint-Cloud quelques jours plus tard, le 17 octobre, à 65 ans. Ses obsèques ont lieu à l’église de la Madeleine, avec Camille Saint-Saens à l’orgue et Gabriel Fauré à la tête de la maîtrise.
Gounod est contemporain de Giacomo Meyerbeer (1791-1864) et Ambroise Thomas (1811-1896), qui avaient les faveurs du public parisien : la musique française n’était jamais tombée aussi bas qu’au milieu du XIXe siècle. Certes, il y avait Hector Berlioz (1803-1869), mais le grand public le considérait comme un fou furieux ! Gounod est le 1er à s’affranchir du goût dominé par l’opéra italien et la musique symphonique allemande. Son grand mérite a été de renouveler l’opéra par une mélodie limpide inspirée du chant populaire.
De nombreuses pièces de Gounod furent très populaires à son époque (telle la Marche funèbre d’une marionnette : écouter). Son célèbre Ave Maria (sur un prélude de Bach) reste aujourd’hui l’œuvre la plus chantée (écouter). Malgré une certaine facilité dans ses œuvres lyriques et un certain "arrivisme", il a influencé de nombreux compositeurs français. Achille Claude Debussy dira de lui : « L’Art de Gounod représente un moment de la sensibilité française ; ne l’oublions pas. » Et Maurice Ravel le considère comme le « père de la mélodie française« . Injustement, une bonne partie de la musique de Gounod est ignorée de nos jours.