Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Castille
Au début du XIIIe siècle, la malheureuse croisade des albigeois est organisée par l’Église contre l’hérésie. Pendant 50 ans elle met à feu et à sang le Midi de la France. Si bien que beaucoup de troubadours (poètes et musiciens du sud de la France) sont contraints de fuir en Italie et en Espagne où ils nourrissent la vie musicale : le malheur des uns fait le bonheur des autres...
À la fin du siècle, poursuivant une tradition de tolérance, Alphonse X de Castille (1221-1284), dit « le Sage » ou « le Savant », fait de sa cour un centre culturel important. L’histoire, la littérature, la science, lui doivent autant que la musique (écouter le Cantiga n°100 « Santa Maria »). Lui-même a contribué à l’écriture d’un des plus importants recueils de chansons monophoniques (près de 450) de la littérature médiévale en Occident. La plupart sont des cantiques dédiés à la Vierge Marie d’une grande ferveur (lire Cantigas de Santa Maria).
Pour mener à bien l’élaboration du somptueux manuscrit des Cantigas, Alphonse X avait réuni une trentaine de poètes, musiciens, scribes et enlumineurs. Il coordonnait l’ensemble tout en y participant activement. À la fin de ce travail considérable, dans la dernière cantiga, le roi conclut ainsi sa démarche : « Je finis d’assembler ces chants qui racontent, Vierge, tes miracles. Je te demande de prier pour moi ton fils Dieu, qu’il me pardonne les péchés que j’ai commis et qui sont nombreux... »
Les Cantigas d’Alphonse le Sage ont touché les compositeurs du XXe siècle, notamment Maurice Ohana (1913-1992) dont les propres Cantigas sont une sorte d’hommage : écouter un extrait du Cantiga n°4 et lire sur Symphozik une analyse des Cantigas d’Ohana.
Voir aussi sur Symphozik : Pérotin ; Bernart de Ventadour ; Adam De La Halle.