Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Gabrieli
Né à Venise vers 1556, Giovanni Gabrieli apprend la musique auprès de son oncle Andrea Gabrieli puis de 1575 à 1579 auprès de Roland de Lassus en Bavière.
En 1585, il succéde à son oncle à la place d’organiste titulaire de la basilique Saint-Marc à Venise. Puis il en devient le compositeur principal. Il a donc fait pratiquement toute sa carrière à Saint-Marc. Il se fait connaître dans toute l’Europe par le modernisme de ses œuvres.
Comme d’autres compositeurs avant et après lui, comme Claudio Monteverdi notamment, il utilisa la particularité de la disposition de l’église, avec ses deux loges pour les chœurs se faisant face, pour créer de saisissants effets spatiaux.
Il fut le professeur de nombreux compositeurs tels que Michael Praetorius, Heinrich Schütz et Gregor Aichinger.
Giovanni Gabrieli s’éteint à Venise, le 12 août 1612.
La basilique Saint-Marc de Venise présente cette particularité d’avoir deux tribunes d’orgue qui se font face. Cela donne aux compositeurs l’idée d’écrire de la musique pour plusieurs chœurs qu’ils répartissent dans l’espace de la nef. Les auditeurs sont ainsi plongés dans un bain sonore grandiose et mystérieux (écouter le n°7 du Magnificat extrait des "Vêpres de la Vierge" de Monteverdi).
Par la suite, de semblables expériences seront tentées par de nombreux compositeurs. Notamment Hector Berlioz (1803-1869), qui, pour son Requiem (écouter un extrait du «Tuba mirum»), répartit les cuivres aux quatre angles de Saint Louis des Invalides. Et plus récemment, la plupart des contemporains ont ainsi joué sur la spatialisation du son : Pierre Boulez dans Répons, Stockhausen dans Gruppen, Xénakis dans Polytopes, etc.
Giovanni Gabrieli est un compositeur original, considéré comme une figure importante de la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque. Il composa avant tout de la musique sacrée et développa de manière décisive le style concertant polyphonique, appelé concertato. Le concertato devint rapidement populaire dans toute l’Europe. Il a conditionné la plupart des nouvelles formes musicales qui lui succédèrent, tels le concerto, la symphonie ou la cantate.
Gabrieli fut aussi l’un des premiers à utiliser des parties instrumentales à l’intérieur d’œuvres chorales. On trouve dans ses œuvres les débuts de l’utilisation de la basse continue et dans sa Sonata pian’ e forte (écouter) quelques-unes des premières indications de nuances.
En 1597, il publia un recueil d’œuvres chorales intitulées Sacrae symphoniae I (écouter «In te domine speravi») qui connut le succès à travers tout le continent. Le deuxième volume fut publié en 1615 après sa mort. Il composa aussi de nombreux motets et parties de messes, des madrigaux, des œuvres pour orgue, ainsi que des canzoni per sonare (écouter la n° 14) et des sonate pour ensembles instrumentaux.
Sa contribution au développement d’une musique instrumentale originale (c’est-à -dire indépendante de la musique vocale) a été décisive.