Hélas non ! Contrairement à ce que le titre de ce dossier annonce traîtreusement, il n’y a pas moyen d’échapper, pour maîtriser complètement la lecture d’une partition, à un apprentissage qui réclame du travail et de la patience. Combien d’enfants n’ont-ils pas autrefois été dégoûtés par l’année dite de « formation musicale » imposée par les conservatoires avant même de poser un doigt sur tout instrument ? Heureusement, les choses ont bien changé depuis : aujourd’hui, une approche ludique de l’instrument précède les premières notions de solfège (d’ailleurs, en d’autres lieux, sont pratiquées des méthodes qui font complètement l’économie du solfège : dans les musiques traditionnelles et le jazz par exemple, où l’improvisation est reine ; l’imitation et les conseils d’un maître confirmé permettent l’apprentissage d’un instrument au plus haut niveau).
Mais revenons à l’apprentissage du solfège : y a-t-il moyen de le rendre quand même moins fastidieux ? Commençons par cette vidéo qui explique de façon plaisante les bases de la lecture des notes. Après cette petite mise en bouche, on peut répondre à notre question en avançant que c’est en apprenant à jouer d’un instrument de façon traditionnelle (c’est-à-dire en déchiffrant des partitions) qu’on peut le plus agréablement s’initier à la lecture des notes. Petite précaution : choisir plutôt un instrument à son fixe comme la guitare, le piano ou la flûte, qui permettent rapidement de se faire plaisir… et trouver un prof sympa, car on sait la mauvaise réputation dont souffre, par la faute (entre autres raisons) de médiocres enseignants, un charmant petit instrument comme la flûte à bec.
Ah, la flûte à bec ! Pardon de faire remonter (peut-être) les mauvais souvenirs du cours de musique au collège, mais ce modeste instrument, peu coûteux et d’approche relativement simple, permet de s’initier aisément à une pratique musicale. Avec de la patience et une bonne méthode on peut même s’y essayer tout seul et en retirer beaucoup de plaisir (on peut aussi trouver de l’aide sur Internet). Ajoutons que la flûte à bec possède un répertoire très riche dans la musique ancienne car, jusque vers les années 1720, elle était préférée à la flûte traversière alors à ses balbutiements. Beaucoup de pièces d’Antonio Vivaldi, Johann Sebastian Bach ou Georg Philipp Telemann (entre autres) ont été écrites pour la flûte à bec. Si elle a connu ensuite une profonde éclipse durant deux siècles, c’est probablement à cause de sa tessiture réduite : moins de deux octaves (alors que la flûte traversière permet de couvrir au moins une octave de plus). Revenue en grâce au XXe siècle, plusieurs compositeurs contemporains ont composé pour elle : Luciano Berio, Benjamin Britten (écouter un quatuor), Paul Hindemith, Francis Poulenc ou le moins connu mais talentueux Mathias Maute, auteur de cette Petite étude pour 2 flûtes à bec (écouter).
La flûte à bec reste donc un instrument d’initiation très intéressant qui permet d’interpréter sans trop de peine à peu près n’importe quelle mélodie. Choisir de préférence la flûte alto, plus douce et plus juste que la soprano, plus criarde. Et s’il était encore besoin de prouver que c’est un véritable instrument de musique et pas une invention pour torturer les collégiens, voici, de J. S. Bach, un extrait de l’art de la fugue (écouter). Il est ici interprété par un quatuor de flûtes à bec : soprano, alto, ténor et basse.
L’apprentissage du solfège en ligne offre des avantages évidents : vous n’êtes dépendant(e) de personne, vous allez à votre rythme, aux horaires qui vous conviennent, c’est gratuit et vous n’avez à craindre aucun jugement de valeur. Par contre, vous ne bénéficiez d’aucun soutien en cas de démotivation. Vous devez donc vous obliger à respecter un planning rigoureux, par exemple une demi-heure, dans une ambiance tranquille.
Parmi les sites gratuits qui proposent un apprentissage progressif du solfège voici notre sélection :
Vous pouvez d’abord acquérir les bases du solfège en écoutant de gentils professeurs, ici ou là. Vous pourrez ensuite entrer dans le détail sur le site Apprendre le solfège ou Solfego.
En cherchant bien, vous trouverez sur YouTube plein de sites permettant de s’initier agréablement à la lecture des notes (exemple).
Au cours de l’apprentissage du solfège au plus haut niveau, on rencontre les noms de procédés d’écriture qui ne sont pas toujours clairs ; heureusement, on peut compter sur le talent de Jean-François Zygel pour nous les présenter dans toute leur complexité, exemples à l’appui. Tout cela se trouve sur YouTube :
anacrouse - appogiature - majeur-mineur - qu’est-ce qu’un mode ? - l’accompagnement d’une mélodie - variation - contrepoint - phrasé - rythme (agogique) - cadence - dissonance
Alors maintenant, vous avez toutes les cartes en main pour devenir un parfait lecteur de partition et un interprète qui fera l’admiration de son entourage. Au travail !