Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Reich
Né le 3 octobre 1936 à New York, Steve Reich partage son enfance entre New York et la Californie. Il commence à sept ans à étudier le piano puis se tourne vers la percussion après avoir entendu le batteur de jazz Kenny Clarke accompagner Miles Davis. À l’université, en Californie, il obtient une licence de philosophie et approfondit sa connaissance de l’histoire de la musique (de Bach au XXe siècle). De retour à New York, il étudie la composition à la Juilliard School (1958-1961) où il fait la connaissance de Philip Glass.
Il retourne en Californie où il étudie la composition avec Darius Milhaud et Luciano Berio qui l’initie au sérialisme. Mais ce sont le rythme et la tonalité qui l’attirent. Il déclare : « John Cage et le sérialisme ont surtout représenté pour moi une influence à combattre ». Berio lui dira alors : « Si vous voulez écrire de la musique tonale, allez-y, écrivez de la musique tonale ». Il s’imprègne aussi du jazz modal de Coltrane.
Il s’intéresse également aux musiques électroniques naissantes et, en travaillant sur des bandes magnétiques, découvre le principe des boucles et du phasing : le même fragment répété passe sur deux magnétophones à des vitesses légèrement différentes, d’où un déphasage progressif. En 1964, il participe à la création de l’œuvre considérée comme fondatrice du minimalisme : In C composée par Terry Riley sur le principe de la répétition (écouter le début). C’est lui qui suggère l’utilisation d’une pulsation rythmique marquée et régulière au piano.
Ses premières œuvres des années 1960 sont strictement minimalistes. Exemple : Piano Phase (1967 : écouter le début). À partir de 1973, il élargit ses recherches musicales au rythme, à la pulsation, et à la notion de « variation timbrique de surface ». Il compose quelques-unes de ses œuvres les plus connues : Music for 18 Musicians (1976 : écouter le début), en 1982 Vermont Counterpoint pour onze flûtes (écouter le début), en 1984 The Desert Music (voir l’introduction musicale) ou en 1988 Different Trains (la seconde partie réfère aux trains de la déportation durant la seconde guerre mondiale : écouter le début). Par ailleurs, il incorpore dans ses créations, dès le stade de la composition, de nouvelles technologies multimédia (textes parlés, bruits enregistrés, vidéos). Exemples : opéras The Cave (1990) et Three Tales (2002 : rechercher sur YouTube).
Comme beaucoup de ses contemporains américains, Steve Reich se reconnaît de nombreuses influences : de Johann Sebastian Bach à Igor Stravinski ainsi que dans le jazz (en particulier John Coltrane). Plus étonnant, il se réclame aussi, notamment pour Proverb, de Pérotin (fin XIIe siècle : écouter un extrait d’un organum puis le début de Proverb, 1995). On peut s’amuser à repérer ce qui, chez ces auteurs, l’a profondément marqué : son goût pour le canon, la structure en forme d’arche, l’utilisation des modes, la répétition, etc.
Sa production se limite à une cinquantaine de compositions. Ses détracteurs ont qualifié son travail de « musique sans passé ni avenir », participant d’une « régression de l’écoute ». L’avenir tranchera...