Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Villa-Lobos
Heitor Villa-Lobos naît à Rio de Janeiro (Brésil) le 5 mars 1887. Son père, homme de culture, est fonctionnaire à la Bibliothèque nationale de Rio. Il est aussi musicien amateur et enseigne la clarinette et le violoncelle à son fils, mais il mourra alors que Heitor n’est âgé que de 12 ans. Sa mère veut qu’il devienne médecin et lui interdit les études de piano ; il apprend donc à jouer de la guitare en cachette. Son professeur de violoncelle lui enseigne un peu d’harmonie et lui parle d’Arnold Schönberg. Mais il préfère Johann Sebastian Bach et la musique populaire. À 14 ans, il se mêle, comme guitariste, aux « choros », groupes de musiciens improvisant dans les rues. À 16 ans, il vit auprès d’une de ses tantes et exerce comme musicien indépendant. Il se produit avec divers groupes dans les cabarets, cinémas, hôtels, etc.
À 18 ans, il s’enfuit de chez lui : « Je trouvais stupide de continuer à imiter Ludwig van Beethoven. Pendant huit ans, j’ai voyagé dans les régions les plus reculées du Brésil […] on m’a cru mort et on a même dit des messes pour le repos de mon âme ! Mais j’ai rapporté de cette expédition d’incroyables richesses. ». Comme Béla Bartók, son travail ethno-musicologique nourrira toute son œuvre.
De retour à Rio en 1907, il s’inscrit à l’Institut national de musique mais ne s’y plaît pas : « Un pied dans l’Académie et vous êtes déformé [...]. Ma musique est naturelle, comme une chute d’eau. ». Il préfère étudier les partitions de ses prédécesseurs et repartir en voyage dans le nord du Brésil.
En 1915, il se fait connaître par une série de concerts à Rio de Janeiro. Il déchaîne la critique des conservateurs mais s’attire la sympathie d’Arthur Rubinstein qui lui apporte un soutien financier. Sa musique commence à franchir les frontières et intéresse les visiteurs étrangers, comme Darius Milhaud, alors secrétaire de Paul Claudel.
En 1923, il obtient une bourse du gouvernement pour étudier à Paris. Il y découvre les richesses de l’Europe. Grâce à Rubinstein il est introduit dans le milieu musical. Il rencontre notamment Florent Schmitt, Picasso, Edgar Varèse, Fernand Léger et les musiciens du groupe des Six. Dans l’ambiance avant-gardiste créée par le Sacre du Printemps d’Igor Stravinski, la polytonalité de Milhaud et le sérialisme naissant, il compose Rudepoema pour piano (1921-1926, orchestrée en 1932), tableau composite de rythmes afro-brésiliens syncopés, brisés par les impulsions chromatiques, de nuances et de contrastes dynamiques, d’idées kaléidoscopiques aux accents tantôt dramatiques, tantôt lyriques (écouter).
À son retour au Brésil en 1930, il devient un des piliers de la vie musicale de son pays : compositeur prolixe, pédagogue, organisateur de concerts, grand défenseur de la riche culture musicale brésilienne. Comme compositeur il est reconnu internationalement et reçu partout avec les honneurs. Il meurt à Rio de Janeiro le 17 novembre 1959.
Heitor Villa-Lobos est un compositeur d’une prodigieuse fécondité. Il a laissé plus de 1500 compositions, toutes marquées par son amour de la musique populaire brésilienne :
- 12 symphonies ;
- 14 choros écrits entre 1920 et 1928 (œuvres inspirées par les «choràµes », improvisations collectives des musiciens de rue) ;
- 9 Bachianas brasileiras, écrites entre 1930 et 1945, dont la n° 2 et son final qui évoque un petit train (écouter) ainsi que la fameuse Bachiana brasileira n°5, pour voix et huit violoncelles (1938 : écouter l’Aria) ;
- un grand nombre de pièces pour piano et pour guitare, qui était son instrument de prédilection (écouter l’étude n° 7).
- 17 quatuors à cordes et plein d’autres pièces de musique de chambre ;
- de nombreuses mélodies, des opéras, des ballets, des concerti pour divers instruments et orchestre, une Messe à Saint Sébastien (1937), des poèmes symphoniques, etc., sans oublier son foisonnant tableau symphonique, polyphonique et multicolore O Descobrimento do Brasil (La découverte du Brésil) datant de 1937 (écouter l’introduction).