Si ce n’est pas déjà fait, confrontez-vous à nos célèbres Tests d’oreille absolue accompagnés de notre dossier complet sur L’oreille absolue, mystère musical et scientifique que le présent dossier synthétise en 20 questions. En fin de dossier, deux Q.C.M. (niveaux facile et moyen) vous permettront de vérifier votre mémoire…
C’est la faculté d’associer à n’importe quel son une note de musique : la pour la tonalité du téléphone, si - la, si - la… pour la sirène des pompiers, etc. Une personne possédant une oreille absolue exercée peut même, sans note de référence, différencier et retranscrire les différentes voies superposées d’un contrepoint ou d’une harmonie (nos tests comportent des reconnaissances de note au sein d’un accord).
Oui, et Wolfgang Mozart possédait de plus dès son enfance une mémoire étonnante. C’est ce qui lui a permis, à l’âge de 14 ans, lors d’un voyage en Italie, de retranscrire le soir même les 6 voix du Miserere d’Allegri entendu dans l’après-midi, alors que la partition était jalousement conservée par le Vatican et interdite de reproduction.
Non ! Si étonnant que cela paraisse, certains possesseurs d’une oreille absolue simplement passive (voir question précédente) chantent complètement faux. Car ce n’est pas du tout les mêmes mécanismes qui commandent l’écoute et le chant dans le cerveau. Pas de panique, une petite rééducation par un phoniatre arrangera tout ça.
Non, posséder l’oreille absolue ne fera pas de vous un Mozart en puissance ! Mais pas de regrets : d’excellents musiciens ne la possèdent pas et ne s’en portent pas plus mal. Pour faire de la musique, seule l’oreille relative est indispensable, c’est-à -dire la capacité à identifier une note par rapport à une autre, donnée en référence (par exemple le la du diapason). Et vous savez que vous pouvez compter sur Symphozik pour entraîner et développer votre oreille relative.
Non, car un instrument mal accordé (ou un chanteur approximatif) devient vite insupportable aux (mal)heureux possesseurs d’une oreille absolue. La musique ancienne, qui prend des libertés avec le diapason moderne, paraît fausse, bizarre. Difficile aussi de jouer d’un instrument transpositeur où tout est décalé (quand un cor en fa joue un fa, on entend un do).
Mais il ne faut pas tout voir en noir, car l’oreille absolue permet d’obtenir de super notes en dictée musicale et, admettons-le, de crâner un peu.
Non hélas, nulle profession juteuse à la clé : voir les autres questions.
Oui, de nombreuses personnes ne prennent conscience de leur oreille absolue que quand elles apprennent le nom des notes, qui est une référence indispensable. On en trouvera des exemples dans les commentaires des internautes qui ont passé nos tests d’oreille absolue.
Non : à partir du moment où ce n’est pas un bruit, même un son pourri peut être associé à une note de musique. Cependant, pour les dictées musicales, certaines personnes s’en sortent mieux avec le son d’un piano que celui d’un orgue électrique nasillard. Il faudrait qu’elles y habituent leur oreille absolue… mais l’ont-elles vraiment ?
Non, la qualité de la perception n’a aucune importance, l’oreille ne faisant que transmettre des informations au cerveau : c’est lui qui fait tout le travail. Aussitôt perçu, chaque son est automatiquement et instantanément associé à une hauteur de note, sans que la personne ait besoin de réfléchir ni de faire un effort : c’est une seconde nature, comme le langage (inutile de consulter un dictionnaire pour comprendre un mot courant).
Non évidemment… puisque c’est le cerveau qui fait tout. La taille des oreilles n’a donc aucune importance (désolé Dumbo).
…
Sur ce, on redevient sérieux et on passe aux questions traitées par le second Q.C.M. …:
Ça se discute. Pour certains scientifiques, ce serait une question de gène qui se transmettrait dans le cadre familial. Pour d’autres, l’oreille absolue s’acquiert très tôt, au moment où le bébé apprend à associer les mots aux sons (un peu avant 3 ans). Pour d’autres enfin, ce serait un savant mélange d’inné et d’acquis.
Ça se discute (comme pour la question précédente). Pour ceux qui croient à la théorie génétique, il est normal de supposer que l’oreille absolue puisse se transmettre de génération en génération. Pour les supporters de l’acquis, elle n’a évidemment rien d’héréditaire. On observe cependant, en faveur de l’acquis, que grandir dans un environnement musical et apprendre très tôt la musique facilitent grandement les choses. Mais un milieu favorable ne fait peut-être qu’améliorer une oreille absolue déjà là de façon innée…
Oui, selon les statistiques, il y a plus d’oreille absolue dans certains pays. Ce serait dû au fait, que certaines langues telles que le mandarin, le thaï ou le vietnamien, sont très chantantes et reposent sur de fines nuances d’intonation. Par exemple, en mandarin, la syllabe ma, selon la hauteur où elle est prononcée, signifie cheval, insulte, chanvre ou… mère (gare à l’erreur !) En apprenant sa langue, le bébé chinois éduque son oreille. Pour en revenir à la question précédente, ne serait-ce pas un argument en faveur de l’acquis ? Ça se discute…
Oui, et comme on le verra à la question suivante, l’oreille absolue est perfectible
Oui, bien sûr. Comme la question précédente le laisse supposer, une oreille absolue au départ passive (simple capacité à associer un son à une note) peut, en travaillant, devenir active : capacité à chanter une note sans aucune référence (pratique pour les choristes). Un musicien ayant travaillé son oreille absolue, est capable d’une écoute intérieure : il peut entendre une musique dans sa tête à la simple vue de la partition. Et inversement, il peut transcrire ce qu’il entend dans sa tête sans avoir besoin de le jouer sur un instrument. C’est ce qui se passe pour les compositeurs travaillant « à la table » et ce qui a permis à Ludwig van Beethoven de continuer à produire des chefs-d’œuvre alors qu’il était complètement sourd.
Non, il suffit d’avoir entendu une gamme chromatique et retenu le nom des notes qui la composent.
Non, il n’y a pas de statistique fiable et on en est réduit à des approximations. Certains évaluent : moins de 1 % des gens ordinaires, 10 % à 15 % des musiciens professionnels. On sait aussi que l’oreille absolue est plus fréquente dans certains pays (voir question 5).
Ça se discute : lire un témoignage.
Non, il n’y a pas de raison que l’oreille absolue baisse avec l’âge si elle est régulièrement mobilisée. Par contre chacun peut légèrement l’adapter en fonction de la façon dont il la sollicite dans sa pratique : voir question suivante.
Oui, plusieurs témoignages le confirment : selon l’instrument pratiqué, on peut habituer son oreille absolue à un diapason légèrement plus haut ou plus bas que la 440. La question reste cependant ouverte pour ceux qui jouent d’un instrument transpositeur (cor en fa ou clarinette en si bémol) : comment font-ils s’ils ont l’oreille absolue ?