Je me risque à proposer ci-après un florilège de vidéos que, pour des raisons très diverses, je trouve particulièrement intéressantes. Ce choix est évidemment très subjectif.
Avertissement : les liens vers les musiques hébergées sur Youtube sont susceptibles hélas de ne plus fonctionner du jour au lendemain. N’hésitez pas alors à nous le signaler. Vous pouvez aussi utiliser le moteur de recherche de Youtube pour trouver un équivalent.
- Fazıl SAY donne un coup de jeune à Mozart : il nous propose une version épicée des douze Variations sur Ah ! vous dirai-je, maman K.265 (écouter) et de la célébrissime Marche turque extraite de la Sonate pour piano no 11 K.311 (écouter).
- Le chef Léonard BERNSTEIN dirige son orchestre de son seul regard : final de la Symphonie n° 88 de Haydn (extrait) : pas toujours besoin de gesticuler pour se faire comprendre.
- Le jeune pianiste David KADOUCH joue la Colère pour un sou perdu de Beethoven avec une belle énergie (écouter) : il en casserait presque le piano !
- Le prodigieux groupe vocal des SWINGLE SINGERS n’a peur de rien. Le voici dans deux adaptations d’œuvres ”classiques” : le Vol du bourdon de Rimsky-Korsakov (écouter) et le Boléro de Ravel (écouter).
- Les musiciens du quintette CARION mettent les Six bagatelles de Ligeti en action (écouter) dans une charmante petite chorégraphie. Ils exécutent ensuite ”Thule Ultima” (”En territoire éloigné” : écouter) de Stephen Montague, une œuvre aux sons étranges écrite uniquement pour les embouchures des cinq vents du quintette.
- Voici ”Seufzt und weint” (Soupirs et cris), aria déchirant extrait d’une cantate de Christoph Graupner (1683-1760 : écouter). Sa musique est aujourd’hui bien oubliée. Il était pourtant le principal concurrent de Bach pour le poste de Cantor à St Thomas de Leipzig. Si le Conseil de la ville choisit finalement Bach, c’est faute de débaucher d’autres musiciens plus recherchés : Telemann, Kauffmann, Rolle, et surtout Graupner... Comme l’écrit un membre du Conseil de la ville en parlant de Bach : « Puisque l’on ne peut avoir les meilleurs, il faut donc prendre les médiocres. » !!!
- ”Papa Haydn” était un sacré farceur : en voici deux exemples. Le premier concerne le patron de Haydn, le Prince Esterhazy. Celui-ci, lors de ses séjours dans son palais d’été, se faisait accompagner par tout l’orchestre pour satisfaire à ses divertissements. L’année 1772, ce séjour dut être un peu plus long que prévu, et la plupart des musiciens étaient las d’une aussi longue absence de leur foyer. Pour faire comprendre au Prince le désir des musiciens de rentrer à la maison, Haydn imagina un stratagème amusant mais néanmoins musical : pour sa Symphonie n° 45, il écrivit un final un peu spécial (écouter). De sorte qu’au cours de ce dernier mouvement, chaque instrumentiste, l’un après l’autre, s’arrêtait de jouer, soufflait la chandelle de son pupitre et quittait la salle. À la fin du mouvement, seuls deux violons restaient sur scène (tenus par Haydn lui-même et le maître de concert). Esterhà¡zy n’était pas idiot et prouve à quel point il estimait ses musiciens : le lendemain, la cour pliait bagage !
- La deuxième plaisanterie de Haydn a lieu pendant son premier voyage à Londres. S’étant aperçu que des auditeurs somnolaient lors des mouvements lents, il décida de leur réserver une surprise. Dans l’adagio de sa Symphonie nº 94, il composa un thème pianissimo qu’il conclut par un formidable fortissimo (écouter). Et le reste du mouvement est émaillé d’autres contrastes entre piano et forte et de contrepoints inattendus.
- Au début de 1817, le tchèque Maelzel envoie à 200 compositeurs un exemplaire de son métronome. Il avait déjà rencontré Beethoven et créé divers outils pour l’aider dans son audition défaillante : cornets acoustiques, systèmes d’écoute raccordés au piano, etc. Le musicien lui rend hommage dans le second mouvement humoristique de sa Symphonie n° 8 op. 93 (écouter). Dans cet allegretto-scherzando, on croit entendre le tic-tac du métronome.
Oui, la musique classique a aussi ses déjantés :
- Un quatuor de filles décapant : sexy mais non dénuées d’humour (écouter).
- Comment jouer Rachmaninov quand on a de petites mains ? Igudesman et Joo résolvent le problème (écouter).
- Une soprano gymnaste : surprise ! (écouter)
- Bach interprété avec des tuyaux de plastique (écouter)
- L’extravagante Vocalise amoureuse d’Isabelle Aboulker (née en 1932) : par Kimberly Christie (écouter) et version sous-titrée (écouter).
- Le Concerto Popolare de Franz Reizenstein (1911-1968), improbable rencontre des concertos pour piano de Tchaïkovsky et de Grieg, de la Rhapsodie in blue de Gershwin, du Concerto de Varsovie d’Addinsell et d’une rengaine populaire : écouter.
- Bobby McFerrin et Aziza Zadeh chantent la Habanera de Carmen : écouter.
- Les joyeux compères du groupe ”Le Quatuor” reprennent la Wannabe des Spice Girls (écouter) puis se transforment en ”danseurs de cordes” (écouter).
Quelques exemples de mises en images de la musique :
- Vivaldi : début de l’Hiver extrait des célèbres Quatre Saisons (vers 1720 : écouter)
- Bach JS : la Toccata et fugue en ré m BWV 565 (écouter)
- Mozart : air de la Reine de la nuit extrait de la Flûte enchantée (écouter)
- Beethoven : Quatuor n°14 Op. 131 (1826 : écouter)
- Chopin : la Fantaisie-Impromptu op posth. 66 (écouter)
- Debussy : Syrinx pour flûte seule (écouter)
- Rimsky-Korsakov : Le Vol du bourdon adapté au piano (écouter)
- Un clavier animé pour Scott Joplin : ragtime Maple Leaf Rag (1899 : écouter)
- Berio : la Sequenza III pour voix (écouter en regardant la partition)
- Ligeti : analyse d’Artikulation (1958 : écouter)
- Initiation à l’histoire de la musique ”classique” : le point culture (écouter). Accrochez-vous : ça va très vite !
- Docte débat sur la quinte juste au Moyen Âge par les comparses de Kaamelott : regarder l’épisode (ou l’écouter sans la vidéo).
- Initiation à la théorie musicale par J.S. Bach (pardon, Alexandre Astier) : écouter (Ces extraits sont tirés du formidable spectacle "Que ma joie demeure" d’Alexandre Astier, disponible dans le commerce).
- Une seconde histoire de la musique qui se dessine peu à peu sous nos yeux et se termine de façon inattendue
Bien des musiques d’auteurs oubliés sont peu jouées, donc peu connues. Essayons de rétablir quelques injustices.
- Commençons par cette oeuvre d’Antonio CALDARA (1670-1736) : l’oratorio Maddalena aux pieds du Christ ; écouter l’ouverture et l’air In Lagrime … ou toute l’œuvre (pour les fans du baroque). Considéré à l’époque comme le plus grand compositeur italien, son influence fut considérable.
- Le tchèque Jan Dismas ZELENKA (1679-1745) était connu et estimé par Jean Sébastien Bach ; son style instropectif et passionné est pénétré par l’inspiration de sa foi catholique. Exemple : Invitatorium de l’Office des défunts ZWV 47 : écouter le début ou toute l’œuvre (pour les fans du baroque).
- Johann Adolph HASSE (1699-1783) est l’un de ces musiciens trop négligés ; son œuvre recèle pourtant des pépites, par exemple son Miserere en ré mineur : écouter le début ou toute l’œuvre (pour les fans du baroque). Il avait malheureusement raison quant à sa postérité quand il déclara, après avoir entendu le jeune Mozart qui avait 14 ans à l’époque : « ce jeune homme nous fera tous oublier ».
- Le répertoire romantique pour la flûte est hélas très limité. Les compositeurs estimaient peut-être que cet instrument volubile se prêtait mal à l’expression de leur moi intime. Voici quand même une oeuvre de grande qualité d’un compositeur contemporain de Bruckner et de Smetana : la sonate « Undine« de Carl REINECKE (1824-1910) : écouter.
- Contemporain de Ravel, le compositeur anglais Gustav HOLST (1874-1934) influença beaucoup son compatriote Britten. Il est principalement connu pour sa suite orchestrale Les Planètes ; voici une interprétation inattendue de Mars (écouter) et plus classique de Jupiter (écouter).
- La famille des instruments à percussion s’est considérablement développée au XXe siècle. Pour elle, le tchèque Miloslav KABELAC (1908-1979) a écrit Huit Inventions dont voici la dernière : écouter. La 3ème n’est pas mal non plus : écouter.
- Sur le fameux thème du Vingt-quatrième Caprice de Paganini, Witold LUTOSŁAWSKI (1913-1994) a écrit des Variations pour deux pianos très virtuoses, d’une grande énergie, mais aussi pleines de malice : écouter.
- Lukas FOSS (1922-2009), compositeur éclectique, est surtout connu pour ses Variations baroques dont voici la 3ème, intitulée Phorion (écouter). On appréciera la virtuosité de l’orchestre dans une utilisation très inventive de la Partita n°3 pour violon seul de JS Bach (prélude).
- Terminons avec le Magnificat de John RUTTER (né en 1945), compositeur spécialisé dans la musique chorale sacrée : écouter le début. Stimulant non ? Pour découvrir toute l’œuvre, écouter ici.
Quelles musiques choisir parmi des centaines qui ne peuvent laisser indifférent le plus blasé des mélomanes ? J’ai basé ma sélection sur l’intérêt de la mise en image et la qualité de l’interprétation (avis bien sûr très subjectif).
- Bach J.S. : Messe en si mineur (écouter le poignant Crucifixus).
- Bach J.S. : largo du Concerto pour clavier BWV 1056 par David Fray (écouter).
- Pergolèse : début du Stabat Mater par Jaroussky et Lezhneva (écouter)
- Mozart : 2nd mvt du Concerto pour piano K.488 par Zoltan Kocsis (écouter).
- Schubert : lied Der Erlkönig (Le Roi des aulnes) merveilleusement mis en image et sous-titré en français : écouter
- Prokofiev : 1er mvt du Concerto pour violon no 1 par Repin et Gergiev (écouter) : une musique qui semble venir d’ailleurs…
- Britten : 4 Interludes de la mer par Sakan Oramo (écouter) : magique !
- Gorecki : Symphonie des chants plaintifs, 2nd mvt (écouter) : déchirant !