Pressé(e) ? Découvrez la biographie courte de Glass
Né à Baltimore (États-Unis) le 31 janvier 1937, Philip Glass découvre la musique dans l’atelier de réparation de radio de son père. Ce dernier posséde aussi un rayon de disques et ramène les invendus à la maison pour les faire écouter à ses enfants et essayer de comprendre pourquoi ils repoussent les clients. C’est ainsi que le futur compositeur se familiarise très tôt avec les quatuors de Ludwig van Beethoven, les sonates de Franz Schubert, les symphonies de Dimitri Chostakovitch et d’autres œuvres considérées alors comme "originales voir inaudibles " (Paul Hindemith, Béla Bartók, Arnold Schönberg, etc). Philip s’imprègne aussi des musiques populaires en vogue. Une formation donc pour le moins éclectique.
Esprit brillant, il suit des études approfondies : mathématiques, philosophie et surtout musique. Il découvre le sérialisme d’Anton Webern, travaille pendant quelques mois avec Darius Milhaud alors aux États-Unis. Sans doute encouragé par ce dernier, il se rend à Paris en 1963. Il y demeure pendant deux ans pour travailler avec Nadia Boulanger : « Les compositeurs que j’ai étudiés avec Boulanger sont ceux dont je pense le plus grand bien : Bach et Mozart. »
Il assiste aussi aux concerts donnés au Domaine Musical de Pierre Boulez et fait la connaissance du musicien indien Ravi Shankar. Il découvre alors passionnément, avec ce dernier ainsi que le joueur de tabla Alla Rakha, les structures répétitives à évolution lente et graduelle (voir notre dossier sur la musique indienne). En 1966, il voyage en Inde, y sympathise avec les réfugiés tibétains, s’imprègne des philosophies hindouiste et bouddhiste.
C’est fort de cette riche formation qu’il va commencer à composer.
De retour à New York en 1967, il mène une vie de bohème, notamment avec Steve Reich qui a déjà composé ses propres œuvres répétitives. Son premier style, strictement répétitif et minimaliste, le mène jusqu’en 1974 (écouter le début de Music in Twelve Parts). Il reçoit alors une commande prestigieuse qui lui vaut une célébrité soudaine : son opéra Einstein on the Beach (1976) qui bénéficie de la mise en scène austère mais poétique de Bob Wilson (écouter un extrait de l’Interlude n°3 et rechercher sur Youtube). Pour qualifier son œuvre, Glass préfère alors utiliser l’expression « musique avec structures répétitives », indiquant que l’aspect répétitif n’est plus prépondérant. Ses compositions suivantes sont d’ailleurs de plus en plus éloignées du courant minimaliste. Exemple : Concerto pour violon et orchestre (1987 : écouter le début du mvt n°3).
Aujourd’hui, sa production toujours croissante compte une vingtaine d’opéras, une dizaine de symphonies (écouter le début de la n° 10 - 2011), des oeuvres concertantes nombreuses, une quantité non moins impressionnante de musique de chambre. Signalons notamment les trois opéras pour voix (parlées et chantées) et petites formations diverses, sortes de greffes sur le cinéma de Jean Cocteau : Orphée (1993), La Belle et la Bête (1994) et Les Enfants terribles (1996 : rechercher sur Youtube).
Glass a aussi travaillé avec de nombreuses personnalités du monde artistique : des plasticiens (Richard Serra, Chuck Close, Bob Wilson…), des cinéastes (Woody Allen..), des stars de la musique populaire (Ravi Shankar, Paul Simon, David Bowie, Patti Smith, Leonard Cohen… : écouter un exemple).
À la source du mouvement minimaliste répétitif mais ayant abordé tous les genres musicaux, Philip Glass se définit aujourd’hui simplement comme un « compositeur classique ».