Qui ne connait pas le thème de l’Ode à la joie, probablement le thème le plus célèbre de la neuvième symphonie (opus 125) de Ludwig van Beethoven ? Composée alors que ce dernier est sourd depuis des années, cette nouvelle œuvre fera un triomphe lors de sa première représentation à Vienne le 7 mai 1824. Le compositeur peut enfin libérer toute la force d’une mélodie qui l’obsède depuis des années.
Le thème principal du quatrième mouvement de cette dernière et longue symphonie (elle dure plus d’une heure) est inspiré de celui de la Fantaisie pour chœur, piano et orchestre (opus 80), dédiée à l’origine à Maximilien-Joseph de Bavière (1756-1825). La mélodie du 4e mouvement, en ré majeur, est assez simple, agréable et très facile à retenir. De plus, elle fait appel à un chœur, ce qui est une première (et une dernière) pour une symphonie de Beethoven, ce qui en a probablement fait sa renommée à travers le monde et particulièrement en Europe.
L’histoire de l’Ode à la joie ne s’arrête cependant pas au XVIIIème siècle : ce thème a été repris comme hymne de l’Union Européenne le 19 janvier 1972. En effet, le poème de l’écrivain allemand Friedrich von Schiller (1759-1805), qui fut mis en musique par Beethoven (avec quelques ajouts et arrangements de l’original), appelle à la fraternité, à l’égalité et à l’harmonie entre les Hommes de toutes les nations, ce qui, en plus de correspondre aux idéaux de Beethoven, fervent admirateur de la Révolution française de 1789, concorde avec ceux de l’Europe. Cependant, les paroles ne furent pas conservées (l’hymne européen n’est qu’instrumental). L’interprétation officielle (d’une durée de 2 minutes) fut confiée au chef d’orchestre autrichien Herbert von Karayan (1908-1989), qui procéda à quelques arrangements : pour piano, pour instruments à vents et pour orchestre symphonique.
Quand Schiller écrit « Les mendiants seront frères avec les princes« , Beethoven généralise la chose avec « Tous les hommes deviennent frères« . Sans vouloir faire un commentaire littéraire sur le texte de l’Ode, on remarque que le champ lexical prépondérant est celui du bonheur : « cri joyeux« , « chants de fêtes« , « partage son allégresse« , « joyeux, comme un héros vers la victoire« , mais bien d’autres exemples sont encore présents. Une vision un peu utopiste d’un monde meilleur est ainsi mise en poésie, et le vers « Souffrez pour un monde meilleur !« devait bien correspondre au tempérament révolutionnaire du compositeur.
Paroles en Allemand | Traduction française |
Freude, schöner Götterfunken Wem der grosse Wurf gelungen, |
Joie ! Joie ! Belle étincelle divine, Si le sort comblant ton âme, |
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